AF447 : les pilotes se défendent

© MAXPPP
  • Copié
avec Mélanie Taravant et agences , modifié à
Le syndicat des pilotes d’Air France dénonce des "soupçons infondés" sur le rôle de l’équipage.

Depuis la découverte des boîtes noires de l’A330 début mai, les informations sur les causes du crash du vol Rio-Paris, le 1er juin 2009 au large du Brésil, affluent. L’hebdomadaire allemand Der Spiegel a affirmé dimanche que le commandant de bord ne se trouvait pas dans le cockpit au moment où l'avion a rencontré les premières difficultés. Selon les enregistrements provenant de l'une des deux boîtes noires, ce dernier aurait regagné à la hâte le cockpit et crié des instructions à ses deux copilotes.

Face à cette mise en cause, les pilotes s’insurgent. Dans un communiqué diffusé lundi, le SNPL-France Alpa, syndicat des pilotes d’Air France, dénonce des "soupçons infondés". Et met les choses au clair : une éventuelle absence du commandant de bord dans le cockpit serait "tout à fait conforme aux règles internationales." Gérard Arnoud, pilote Airbus chez Air France et co-auteur de l'enquête parallèle sur le crash, va dans le même sens. "Il faut rappeler que les deux copilotes sont censés avoir la même compétence technique que le commandant de bord. Les tests passés tous les ans sont les mêmes", explique-t-il au micro d'Europe 1.

"Conforme aux règles de certification de l'avion"

"En effet, sur de tels vols longs, un pilote de renfort est obligatoirement prévu afin que chacun des membres de l'équipage puisse prendre du repos à un moment du vol. Deux pilotes restent en permanence aux commandes conformément aux règles de certification de l'avion", explique le syndicat.

Le commandant de bord serait allé se coucher une dizaine de minutes avant le décrochage, ce qui signifie qu'il n'y avait à ce moment aucun danger. "Il semblerait que la zone n'était pas ce soir là plus tourmentée que d'habitude", commente Gérard Arnoud. "On peut imaginer que s'il est allé prendre son repos, c'est que tout allait bien et que les conditions de vol prévues n'avaient rien d'exceptionnel". Le crash a vraisemblablement été provoqué en partie par des indications incohérentes données à l'avion et à l'équipage par les calculateurs de vitesse. Des incohérences dues au givrage des sondes Pitot.

Pour mettre les choses au clair, le Bureau d'enquêtes et d'analyses a avancé son calendrier : il publiera une partie du contenu des boîtes noires, donc des éléments factuels sur les circonstances de l’accident vendredi prochain. Le BEA voulait prendre son temps pour analyser les données contenues dans les boîtes noires, mais les enquêteurs ont changé d’avis, en raison "des informations parcellaires et plus ou moins contradictoires" rapportées dans la presse et qui peuvent "affecter la sérénité de l'enquête".