A Marseille, saisies, dettes et assassinat

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Frédéric Frangeul , modifié à
INTERVIEW - Le préfet Bonnetain souligne que les saisies de drogue peuvent générer de la violence.

L’INFO . "On assiste à une lutte très déterminée entre réseaux de trafiquants". Jean-Paul Bonnetain, le préfet de police de Marseille, a réagi vendredi matin sur Europe 1, à l'assassinat d'un mineur de 17 ans, criblé de 23 balles jeudi soir dans les quartiers Nord de Marseille. Pour lui, "le mode opératoire fait incontestablement penser à un règlement de comptes" entre trafiquants. Sur le plan de l’enquête, "les services s’attachent à voir les liens éventuels entre cette personne et d’autres réseaux", a-t-il fait savoir.

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"Les saisies de drogues créent des dettes"

Depuis le début de l’année, six personnes ont trouvé la mort par homicide à Marseille. Jean-Paul Bonnetain, en poste depuis septembre dernier, voit deux hypothèses à ce climat de violence dans la cité phocéenne. Il provient "soit de raisons qui opposent les trafiquants entre eux, comme le contrôle de tel ou tel plan de stupéfiants, soit des conséquences de grosses saisies de stupéfiants que nous avons pu réaliser". Car, comme le souligne le préfet de police de Marseille ces saisies "créent des dettes, incontestablement" chez les trafiquants.

Ainsi, les succès de la police en matière de lutte contre le trafic de drogue peuvent être la cause-même de règlements de compte à Marseille, en provoquant des tensions entre les clans. "Ces grosses saisies de drogue peuvent conduire certains à pratiquer des vols à main armée pour rembourser les dettes", a expliqué le préfet Bonnetain au micro d’Europe 1. De cette façon, le préfet de police de Marseille met en lumière un cercle vicieux dont l’antidote n’a pour l’instant pas été trouvé.

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