Le 10 janvier 1944, Boris Cyrulnik est arrêté avant d’être enfermé dans la grande synagogue de Bordeaux mais a réussi à s'échapper. 1:30
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Stéphane Place, correspondant à Bordeaux // Crédit photo : Christophe ARCHAMBAULT / AFP
Le 10 janvier 1944, Boris Cyrulnik est arrêté avant d’être enfermé dans la grande synagogue de Bordeaux. Devenu neuropsychiatre et écrivain, il est l’un des cinq survivants de cette avant-dernière rafle en Aquitaine. Il témoigne 80 ans après au micro d'Europe 1.

Capturé lors de la rafle de Bordeaux du 10 janvier 1944, Boris Cyrulnik, âgé seulement de six ans et demi, est conduit dans la grande synagogue de Bordeaux avec 360 autres juifs, transformé ce jour-là en prison. Il est l’un des cinq survivants de cette avant-dernière rafle en Aquitaine. "Il y avait des soldats armés avec deux tables à l'entrée. Un officier désignait, avec sa baguette, une table ou l'autre. On savait qu'une table menait à la mort, mais on ne savait pas laquelle", détaille le rescapé.

"Je ne me suis pas laissé piéger à six ans et demi"

80 ans après, le célèbre neuropsychiatre n'a rien oublié de ces instants terribles, lui qui réussit miraculeusement à s'échapper. "Je ne me suis pas laissé piéger à six ans et demi et j'ai cherché à suivre les jeunes. J'ai vu qu'ils avaient le nez en l'air, ils cherchaient à s'échapper. Ils n'ont pas pu s'échapper, mais moi, j'ai réussi à me coincer au-dessus de la chasse d'eau, sous le plafond. Et personne ne m'a vu. J'ai pu m'échapper avec l'aide de beaucoup de justes chrétiens qui m'ont protégé jusqu'à la Libération", se souvient-il au micro d'Europe 1.

À bientôt 87 ans, Boris Cyrulnik a rencontré des collégiens et lycéens girondins pour leur dire encore, ce mercredi matin, l'importance de l'histoire, face au négationnisme, à l'antisémitisme et à tous les discours cherchant des boucs émissaires.