36 interpellations en France et à l'étranger dans le démantèlement d'un vaste réseau de blanchiment d'argent

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36 personnes ont été interpellées en France et à l'étranger © ALEXANDER KLEIN / AFP
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avec Guillaume Biet et AFP , modifié à
Trente-six personnes ont été interpellées lundi soir en France et à l'étranger dans le cadre du démantèlement d'un réseau de blanchiment.

Trente-six personnes ont été interpellées lundi soir en France et à l'étranger dans le cadre du démantèlement d'un réseau de blanchiment visant en particulier des collecteurs d'argent récupérant les sommes générées par des trafics de drogue en France, a-t-on appris jeudi de source proche de l'enquête.

Des saisies de drogues. Les gendarmes de la section de recherche de Marseille et de celle de Paris, sous l'autorité de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille, ont également saisi 2,5 millions d'euros en liquide, 7 kilos d'or et 10 kilos de cocaïne, a-t-on précisé de même source, confirmant une information révélée par M6. "C'est l'un des plus gros dossiers européens de blanchiment de l'argent de la drogue", a-t-on encore souligné, évoquant un trafic qui brasserait plus d'une cinquantaine de millions d'euros.

Les suspects sont majoritairement français. Lundi soir, des hommes d'élite du GIGN ont arrêté en flagrant délit un homme à Besançon qui venait de récupérer une voiture dans laquelle étaient dissimulés 900.000 euros en petite coupures, selon les informations d'Europe 1. C'est ce système que les trafiquants utilisent pour remonter l'argent de la drogue vers la Belgique et les Pays-Bas. À partir de là, les billets sont blanchis dans des paradis fiscaux sur des comptes cachés.

Un réseau de collecteurs d'argent. L'opération, qui a mobilisé 425 gendarmes, a ensuite abouti à l'interpellation de 36 personnes, massivement en région parisienne, dans la région marseillaise, aux Pays-Bas et en Belgique. Les personnes interpellées sont majoritairement des Français, a encore précisé une source proche de l'enquête. Les interpellations visent un réseau de "collecteurs de l'argent issu de la vente de stupéfiants en France", majoritairement du cannabis. Ces "collecteurs sont chargés de regrouper l'argent, puis de le remonter vers les commanditaires par des canaux différents de ceux de la distribution", a-t-il été précisé.

L'aboutissement d'une enquête de plus d'un an. À l’origine de ce dossier, un simple contrôle douanier au cours duquel une voiture contenant 300.000 euros avait été interceptée, a rapporté à l'époque La Provence. Les gendarmes marseillais ont ensuite travaillé pendant plus d'un an sur ce réseau avec les sections de recherches de Marseille et de Paris avec le soutien d'Europol. D'après nos informations, en l'espace d'un an seulement, les trafiquants ont amassé 75 millions d'euros de bénéfices.

Les suspects, qui ne sont pas tous en lien avec le trafic de stupéfiants, sont entendus en garde à vue en région parisienne. Certains sont soupçonnés d'avoir placé de l'argent dans des paradis fiscaux : comme cet argent était bloqué, ils auraient fait appel à ce réseau de blanchiment pour pouvoir décaisser en toute discrétion les sommes dont ils avaient besoin.