Les réformes passent, le déficit reste. Pire, le déficit du régime général de la Sécurité sociale, auquel sont affiliés les salariés du privé, atteindra un niveau record en 2010, s’établissant à 26,8 milliards d'euros, selon les dernières prévisions de la Commission des comptes de la Sécurité sociale (CCSS).
Ce chiffre désigne le déficit des quatre branches du régime général : assurance-maladie, retraites, familles, et accidents du travail. Pour la deuxième année consécutive, c'est l'assurance maladie qui concentre la part la plus importante du "trou" de la Sécurité sociale, avec un déficit prévu de 13,1 milliards d'euros.
Un déficit inexorable
2009 avait pourtant déjà été une année record, avec un déficit de 20,3 milliards d'euros, soit le double de l’exercice 2008. Les dépenses de santé augmentent inexorablement, accompagnant le vieillissement de la population et l’amélioration de la qualité des soins.
A cette tendance lourde s’ajoute une année 2010 particulièrement mauvaise du côté des rentrées d’argent de la Sécurité sociale. La crise économique et le niveau élevé du chômage la privent d'une part importante de ses recettes. Celles-ci sont basées principalement sur les revenus d'activité et donc sur la masse salariale, sensible à la conjoncture.
Une facture qui monte à 31,1 milliards
La dette pourrait se creuser d’avantage, le Fonds de solidarité vieillesse (FSV) étant aussi déficitaire, avec une dette en 2010 estimée à 4,3 milliards d'euros. Si bien que le déficit du régime général peut être estimé à 31,1 milliards d'euros.
Cette prévision de la Commission des comptes est temporaire et sera corrigée dès le mois de septembre. Les comptes définitifs ne sont généralement arrêtés que lors du second trimestre de l'année suivante.
– Redoutez-vous une nouvelle baisse des prestations de la Sécurité sociale ?