Vitrine 1er-Mai 1:42
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Guillaume Dominguez , modifié à
Au lendemain de manifestations, l'heure est au bilan avec 540 arrestations dans toute la France, dont plus de 300 à Paris. Côté matériel, des vitrines et des abribus ont été brisées, des poubelles incendiées, des façades taguées. Europe 1 est retournée sur le parcours de la manifestation, à la rencontre des commerçants.

La manifestation du 1er-Mai dans les rues de la capitale a fait de nombreux dégâts chez certains commerçants. Joana est responsable d'un institut de beauté sur le cours de Vincennes, à une centaine de mètres de la place de la Nation. Ce salon, elle l'a ouvert il y a tout juste 15 jours. Lundi, c'était la première fois qu'une manifestation passait devant les vitrines neuves de cet institut. C'est en voyant les images à la télé que Joana, pris de panique, a décidé de venir voir l'état de sa boutique.

"Ma boutique était complètement fracassée"

"Je suis venue cette nuit à 2h du matin et j'ai découvert que ma boutique était complètement fracassée. La vitrine était cassée, la porte aussi, ils m'ont cassée le rideau de fer, il y avait aussi une trottinette brûlée devant la boutique",  témoigne la jeune femme au micro d'Europe 1. "Je suis vraiment dépassée, je ne comprends pas ce que je viens faire dans l'histoire de la retraite. Je suis une jeune entrepreneuse, je paie des impôts, je recrute, je fais de l'emploi et j'ai le moral à zéro. Et je n'ai même pas le temps de souffler", ajoute-t-elle. La jeune commerçante a commencé dès ce mardi matin les démarches avec son assurance.

"Je ne peux pas laisser ma vitrine cassée pendant trois jours"

"On me dit qu'on va envoyer un expert, sauf que je ne peux pas laisser ma vitrine cassée pendant trois jours, quatre jours, le temps que l'expert arrive. Donc, on leur a envoyé des vidéos, on attend les réponses. Il y aura une franchise à payer. Alors en attendant on est en train de mettre des planches et on a extrêmement peur qu'ils puissent rentrer à l'intérieur et qu'ils puissent tout casser", témoigne, désemparée, la coiffeuse. "Ce serait vraiment des frais énormes, je ne sais même pas si on arriverait à surmonter ça, en tant que jeune entreprise ouverte depuis 15 jours", conclut la jeune femme. En attendant, il n'est pas question d'arrêter de travailler pour Joana qui a décidé d'accueillir ses clients avec ou sans vitrine.