18 ans de prison pour le meurtrier d'un DJ antillais

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avec AFP , modifié à
TENSION - Le verdict de la cour d'assises de Seine-Saint-Denis a été accueilli dans une ambiance tendue. Le principal accusé a fait appel.

Les faits s'étaient déroulés le soir du Nouvel An, en 2011. Le principal accusé du meurtre de Claudy Elisor, un DJ antillais lynché par des jeunes d'une cité du Blanc-Mesnil, a été condamné jeudi à 18 ans de prison par la cour d'assises de Seine-Saint-Denis. Amadou Fall comparaissait libre après être sorti de prison il y a trois mois à la faveur d'un problème de fax au tribunal. Finalement, le jeune homme, âgé de 24 ans, a été menotté dès l'énoncé du verdict, dans une atmosphère très tendue. Amadou Fall a fait appel, a annoncé vendredi son avocat. Son coaccusé, Alassane Diop, 29 ans, a été acquitté.

Refoulé d'une soirée, il s'acharne sur le DJ. Dans un dossier reposant presque uniquement sur des témoignages, faute d'ADN ou d'autre preuve matérielle, la Cour a considéré qu'Amadou Fall était bien le meneur d'un groupe d'assaillants. Ces derniers s'étaient acharnés à coups de pied, de poing et avec une chaise sur la tête de Claudy Elisor, gisant à terre. Le mobile d'Amadou Fall : il avait été refoulé quelques instants plus tôt de la fête de la Saint-Sylvestre qu'animait Claudy Elisor, père de famille de 33 ans, pour quelques dizaines de proches. Ameutant ses amis par SMS, Amadou Fall était revenu laver l'affront dans le sang.

Des carences dans l'enquête. Vingt ans de prison avaient été requis contre lui et 8 ans contre Alassane Diop dans cette affaire qui avait soulevé une vive émotion outremer. Le drame avait même suscité l'intervention du président de l'époque, Nicolas Sarkozy, promettant que les coupables seraient "retrouvés et sévèrement punis". Les carences de l'enquête ont été dénoncées tout au long du procès des deux côtés de la barre. L'avocate générale a elle-même reconnu jeudi "la souffrance" des familles face à un "box des accusés à moitié vide", faute d'avoir identifié plus de deux assaillants. 

Un problème de procédure. Considéré comme le principal suspect, Amadou Fall avait été interpellé peu de temps après les faits, et écroué. L'homme avait été relâché en février 2014, après un problème de procédure. Des documents n’étaient pas arrivés à temps à la chambre de l’instruction. En cause : une panne de fax.

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