15 ans requis contre Krombach

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avec AFP , modifié à
L’avocat général n’a pas retenu la qualification de meurtre. Le verdict est attendu samedi.

15 ans de réclusion ont été requis vendredi contre Dieter Krombach, 76 ans, jugé par la cour d'assises de Paris pour son rôle dans la mort de sa belle-fille de 14 ans, Kalinka Bamberski, en 1982. "Dans mon esprit, quinze ans c'est déjà une petite perpétuité", a déclaré l'avocat général Pierre Kramer qui n'a pas retenu la qualification de meurtre mais celle de "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner".

Une demande de requalification des faits qui a "beaucoup déçu" André Bamberski, le père de Kalinka. Ses deux avocats avaient juste auparavant défendu un scénario dans lequel Dieter Krombach avait volontairement donné la mort à l'adolescente pour l'empêcher de dénoncer le viol dont elle aurait été victime. La peine maximale encourue pour le chef de meurtre aggravé est en effet la réclusion à perpétuité. Pour "violences volontaires" aggravées, elle est de 30 ans.

Le parquet n’a pas été tendre avec l’accusé

"La difficulté du dossier", a expliqué l'avocat général, c'est qu'on "ne peut pas dire que le viol n'a pas existé mais que je n'ai pas les éléments suffisants" pour le démontrer. Or, l'hypothèse du meurtre commis pour que Kalinka n'aille pas dénoncer son beau-père ne tient que si le viol ou la tentative de viol sont certains, a ajouté l’avocat général.

Pour autant, le représentant du ministère public n'a pas été tendre avec l'accusé, dont il a, avec minutie, reconstitué les faits lors de cette soirée du 9 juillet 1982, veille de la mort de Kalinka. Si le viol n'est pas certain, c'était bien "le projet" du beau-père de Kalinka, un homme amateur de très jeunes femmes, dont plusieurs sont venues témoigner au procès pour l'accuser de les avoir agressées sexuellement. Ce soir-là, a indiqué l’avocat général, Dieter Krombach avait "un créneau" : ses deux enfants étaient sortis pour la soirée et, exceptionnellement, Kalinka ne dormait pas dans la chambre de son frère.

Le médecin aurait alors drogué sa femme, la mère de Kalinka, à son insu. Celle-ci s'est souvenue lors du procès qu'elle avait cette nuit-là dormi d'un sommeil inhabituellement et profond. Il aurait ensuite "obtenu la soumission chimique" de Kalinka en lui administrant un sédatif. Les produits administrés ont entraîné la mort de l'adolescente", a conclu l'avocat général. Le verdict est attendu samedi après les plaidoiries de la défense.