100 euros requis pour avoir crié : "Sarkozy, je te vois"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Une amende de 100 euros a été requise mardi contre le professeur de philosophie qui avait crié "Sarkozy je te vois" à des policiers effectuant un contrôle de police en gare Saint-Charles à Marseille. Le jugement doit être rendu le 3 juillet prochain.

100 euros. C'est le montant de l'amende requise mardi contre l'enseignant de philosophie qui avait crié "Sarkozy je te vois" à des policiers effectuant un contrôle de police en gare Saint-Charles à Marseille, le 27 février 2009. Il avait affirmé par la suite avoir voulu détendre l'atmosphère "par un trait d'humour".

Devant le tribunal de police de Marseille, il a du répondre de "tapage injurieux troublant la tranquillité d'autrui". Les policiers qui l’ont interpellé après l’incident avaient en effet estimé que son apostrophe publique avait troublé leur première intervention.

Dans son réquisitoire, l'officier du ministère public a estimé que, loin d'avoir agi comme un "philosophe" ayant "voulu donner une leçon d'humour aux policiers", le prévenu avait "forcé les policiers à interrompre leur mission", porté atteinte à la tranquillité du voisinage et que ses propos pouvaient, dans une certaine mesure, relever de l'injure.

"Avec le réquisitoire que je viens d'entendre, je vois que le parquet fait véritablement de ce dossier une affaire de principe", a dit Me Philippe Vouland, l'avocat du prévenu absent à la barre. A titre principal, il a plaidé la nullité de la procédure mais a aussi fustigé la nature des poursuites : "le caractère injurieux n'existe pas, on ne peut pas donner des réponses pénales toujours, à tout, ou alors mettez Anne Roumanoff et Stéphane Guillon en prison."Quant au tapage, l'avocat a fait remarquer que les faits s'étaient déroulés "dans une gare internationale, à une heure de pointe".

Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, a fait part mercredi de son "sentiment que l'on a plutôt à faire à un malheureux excès de zèle qu'à autre chose". Avant d'ajouter que "ni le président de la République, ni le ministre de la Justice n'étaient informés de la procédure".