Thomas Pesquet : dans l'espace, "une mince couche de verre nous sépare du néant absolu"

Dans l'ISS, Thomas Pesquet se fait aussi bien mécanicien que photographe.
Dans l'ISS, Thomas Pesquet se fait aussi bien mécanicien que photographe. © STRINGER / ESA/NASA / AFP
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A.D , modifié à
L'astronaute français effectue vendredi sa première sortie dans l'espace, ce qu'il assimile à "une épopée en armure" qu'il attend avec envie.
INTERVIEW

Après près de deux mois d'aventure dans l'espace, l'astronaute Thomas Pesquet était l'invité de la matinale d'Europe 1. Depuis le module japonais de la station spatiale internationale (ISS), à 450 km de la Terre, il répondait jeudi aux questions de Thomas Sotto, à la veille de sa sortie dans l'espace.

Plus de six heures. Vendredi sera une journée encore plus extraordinaire puisque l'astronaute sortira de l'ISS. "Si on est exposé au soleil, il fait très très chaud, plus de 100°C, si on est à l'ombre, il fait très froid. C'est aussi pour cela que l'on a besoin de nos gros scaphandres. On va changer des batteries, on fait les mécaniciens de la station spatiale. Ça va nous occuper pendant six heures, et on va réparer deux trois petites choses à l'extérieur."

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"Épopée en armure". Thomas Pesquet sera le 4e Français à vivre cette expérience. "C'est magique pour moi parce que c'est l'expérience du vol ultime. Voler sur un avion, la chute libre, ce sont des choses que j'ai faites. Voler dans la station, c'est formidable, mais on est encore dans un véhicule, quand on sort, c'est comme un saut en parachute qui ne s'arrête jamais. On vole, on est seul, on devient soi-même un objet volant. On est dans le cosmos, il y a le vide de l'espace de l'autre côté de la visière. Une mince couche de verre nous sépare du néant absolu. C'est une sensation je pense inoubliable. Et il y a la mythologie du scaphandre qui est une véritable armure. Cette sortie est une épopée en armure."

"Tout petit". L'astronaute reste confiant et ne s'estime pas stressé. "Je suis content, cela fait des années que je m'entraîne pour ça." Malgré l’extraordinaire de l'aventure, il confie ses manques : ses proches d'abord et la possibilité de sortir dehors ensuite, à la mer et à la montagne, "de skier", raconte le sportif qui observe beaucoup les Alpes...depuis le cosmos où il se sent "tout petit".