Sans piqûre et sans adjuvant, découvrez le vaccin au laser

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SCIENCE - L'Inserm a testé avec succès sur des souris un vaccin par laser qui fonctionne en prévention mais aussi en thérapie.

Est-ce bientôt la fin des adjuvants, ces substances présentes dans les vaccins et qui font parfois polémique ? C'est une hypothèse crédible selon une étude de l'Inserm publiée lundi. Des chercheurs de Marseille ont en effet réussi avec succès à vacciner des souris contre le mélanome via un laser. Que ce soit en préventif ou en traitement médical, il a été efficace. Des laboratoires se sont déjà manifestés pour tester ce nouveau procédé chez l'humain, rapporte l'Inserm.

Un laser déjà utilisé par les médecins. Les chercheurs ont utilisé un laser déjà connu des médecins puisque souvent utilisé dans des soins esthétiques ou en dermatologie. Dans un premier temps, la peau des souris a été exposée au laser, puis, la solution vaccinale contre le cancer de la peau a été appliquée.

Des tumeurs qui ont arrêté de grossir. Les rongeurs, qui ont tous bien réagi, étaient divisés en deux groupes. Dans le premier, des souris, atteintes de mélanome, ont vu la progression de leur tumeur stopper. Et dans le deuxième, des souris, à qui des cellules tumorales ont été injectées après le vaccin, n'ont pas développé de tumeurs.

"Le vaccin a donc été efficace en prévention et en thérapie, malgré l’absence d’adjuvant habituellement indispensable pour stimuler la réponse immunitaire en cas de vaccination contre le cancer", a expliqué Bernard Malissen, coauteur de l'étude.

Un vaccin sans adjuvant. En plus de présenter l'avantage de ne pas passer par une seringue, ce vaccin n'a pas d'adjuvant. Sa conception est en effet différente de celle d'un vaccin classique. Les chercheurs ont isolé un antigène présent dans les cellules du mélanome, puis, l'ont marié à une molécule qui se lie facilement aux cellules humaines présentes dans notre derme, soit la couche présente sous notre épiderme.

Fini la peur des piqûres. Pour les industriels, la réussite des chercheurs de l'Inserm est prometteuse. Ils cherchent en effet des alternatives à la piqûre des vaccins qui effraie les petits (et aussi parfois les grands). L'application avec un laser permet aussi de se passer des adjuvants. Ces substances, présentes dans les vaccins en seringue, font régulièrement polémique et vont même jusqu'à faire passer les vaccins comme des remèdes pire que le mal qu'ils sont censés éviter.

 

Pourquoi les adjuvants font peur ? Depuis les années 1920, les chercheurs rajoutent des adjuvants dans les vaccins pour augmenter l'amplitude et la durée de l'efficacité du produit. Les sels d'aluminum sont les plus utilisés mais aussi les plus décriés. En France, une cinquantaine de patients vaccinés ont développé une myofasciite à macrophages, une maladie rare découverte en 1993 et lié à l'aluminium. Regroupés en association, ils ont déposé un dossier de demande d'indemnisation début juin.

Mais depuis qu'ils sont utilisés, le lien entre les sels d'aluminium et des maladies n'a pas été démontré. Selon les scientifiques, ils sont même particulièrement bien tolérés par le corps humain. Ne plus les utiliser reviendrait à ne plus vacciner ou bien à les remplacer par d'autres adjuvants moins efficaces, estime la communauté médicale. Une étude de l'Inserm faite sur des souris en 2010 a cependant démontré que les sels d'aluminium migraient vers le cerveau, des travaux qui sèment le doute sur la non dangerosité de ce produit.