Deux séismes en deux jours en France : y a-t-il encore des risques de répliques ?

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Thomas Vichard , modifié à

Après le séisme survenu près de Montélimar lundi 11 novembre, la terre s'est mise à trembler de nouveau dès le lendemain, à Strasbourg. Le sismologue et chercheur au CNRS, Jérôme van der Woerd, était invité d'Europe 1 pour expliquer les conséquences et les causes de ces séismes. Et parmi elles, la main de l'homme pourrait ne pas y être étrangère. 

Deux séismes en deux jours, situés à plus de 600 km de distance, près de Montélimar lundi et à Strasbourg mardi et les premières questions se posent. Quels sont les risques de répliques ? L’Homme y est-il pour quelque chose ? Pour le sismologue Jérôme van der Woerd, invité mercredi d'Europe 1, ces séismes sont surtout surprenants parce qu’ils n’arrivent que très rarement en France.

"Cela faisait 20 ans qu’on n’avait pas ressenti un tel séisme à Strasbourg, mais il avait été annoncé, d’une certaine manière, parce que de plus petits séismes l’ont précédé, mais ils n’étaient pas ressentis par les habitants", explique le chercheur au CNRS, qui indique que tout séisme est suivi de répliques.

Pas de lien entre les deux séismes

Pour autant, les séismes de Montélimar et Strasbourg n’ont rien à voir entre eux : "Il n’y a pas de lien : celui de Montélimar est de magnitude cinq, bien plus fort et dû aux structures tectoniques à l’ouest de la ville, alors que celui de Strasbourg se situe à quelques kilomètres au sud d’une activité géothermique en cours depuis un an. Il est impossible qu’il y ait des liens entre ces deux choses-là."

Le séisme pourrait donc théoriquement avoir été causé par la main de l’Homme. "La magnitude et le déclenchement du séisme sont très difficiles à prévoir, mais quand on injecte des fluides dans le sol, il est possible de changer l’équilibre dans les sous-sols et provoquer des séismes, c’est quelque chose d’extrêmement fréquent dans ce genre d’activité", indique Jérôme van der Woerd.

L’entreprise qui réalise des forages à Strasbourg dit qu’elle n’y est pour rien dans ces activités sismiques, l’épicentre étant situé à 5 km de sa zone de travail, et qu’elle est actuellement à l’arrêt.