Le squelette de "Little Foot", australopithèque de presque 4 millions d'années, livre ses premiers secrets

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Little Foot a livré un peu plus de 90% de son squelette, contre moins de 40% pour Lucy, sa congénère d’Éthiopie. © MUJAHID SAFODIEN / AFP
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Cette australopithèque, dont les premiers fossiles ont été découverts en 1994 en Afrique du Sud, est plus vieille que Lucy et son squelette est plus complet.

Elle va faire de l'ombre à Lucy. Little Foot, dont les premiers fossiles ont été découverts en 1994, a livré ses premiers secrets. Cette australopithèque, vieille de presque 4 millions d'années, a en effet été analysée sous toutes les coutures par un paléontologue sud-africain qui a récemment livré en ligne ses premières conclusions, rapporte vendredi Le Figaro.

Plus vieille que Lucy de 300.000 années. Sur un serveur de prépublication, Ron Clarke, le découvreur des fossiles de Little Foot dans la grotte de Sterkfontein, a publié le résultat de ses recherches portant sur le crâne, les capacités de motricité et la datation de cette australopithèque. Et le premier enseignement de ces recherches est que Lucy, considérée jusque là comme l'australopithèque la plus connue et la plus ancienne, est détrônée. Alors que cette dernière découverte aussi en Afrique est vieille de 3,3 millions d'années, Little Foot, elle, a été datée de 3,67 millions d'années. 

Un squelette presque complet. Autre caractéristique exceptionnelle, Little Foot a livré un peu plus de 90% de son squelette, contre moins de 40% pour sa congénère d’Éthiopie. C'est le résultat de 20 années de travail autour d'une gangue rocheuse très dure, de laquelle Ron Clarke a patiemment retiré des centaines d'ossements. On découvre ainsi que l'australopithèque sud-africaine était plus grande que Lucy, 1,30 mètre contre 1,07 mètre. Enfin, elle est aussi morte à un plus grand âge, au vu de ses dents très usées.

Parfaitement bipède. Grâce à son squelette quasi complet, les scientifiques ont accès pour la première fois à des données à la fois sur les bras et sur les jambes des australopithèques. A la clef, ils peuvent en apprendre beaucoup sur le niveau d'évolution de cette espèce d'hominidé. Les mesures en question permettent d'établir par exemple que Little Foot, même si elle passait sans doute encore un peu de temps dans les arbres, était parfaitement bipède malgré des pieds un peu différents des nôtres. Ses bras, plus grands, étaient, eux, moins aptes que chez nous à porter de lourdes charges.