Découverte de 1.000 km de récifs coralliens dans l'embouchure de l'Amazone

Les scientifiques ont pu orienter leur recherche à partir d’une première publication scientifique de 1977.
Les scientifiques ont pu orienter leur recherche à partir d’une première publication scientifique de 1977. © RAY BERKELMANS / AIMS / AFP
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Un important récif de corail, découvert par une équipe de chercheurs américains et brésiliens, était caché par la boue que rejette le fleuve Amazone. 

Le lit de la plus grande rivière du monde regorge de trésors. Une équipe de chercheurs brésiliens et américains ont découvert un récif corallien de plus de 1.000 km de long, situé au niveau de l’embouchure de l’Amazone, dans l’océan Atlantique. Cette impressionnante structure naturelle, essentiellement composée d’éponges et de coraux, s’étale sur près de 900.000 hectares sur le plancher océanique, de la pointe sud de la Guyane française jusqu’aux côtes brésiliennes du Maranhao. Une découverte révélée jeudi par la revue Science.  

"J’ai été sidérée". Les nombreux déchets (sédiments, algues, débris, etc.) que rejette l’Amazone ont contribué à maintenir ce récif caché, en obscurcissant les eaux de la région. Mais les scientifiques ont pu orienter leur recherche à partir d’une publication de 1977, faisant étant de poissons péchés dans la zone et typiques des milieux coralliens, rapporte la revue. "J’ai été sidérée, comme le reste des 30 océanographes", a déclaré la spécialiste en sciences marines Patricia Yager à la revue The Atlantic. Elle se trouvait à bord du navire d’exploration RV Atlantis lorsque les premiers spécimens ont été remontés à la surface.

Caché sous la boue. Alors que des chercheurs australiens ont révélé en début de semaine que 93% de la grande barrière de corail avait blanchi, cette découverte est d’autant plus surprenante que les récifs coralliens ont besoin de lumière pour se développer, et que la zone est largement maintenue à l’abri du soleil par le panache de boue que déverse l’Amazone. Pour expliquer ce paradoxe, les scientifiques évoquent une possible adaptation de la biologie de l'évolution des récifs en fonction de leur emplacement.