Certains de nos parasites intestinaux ont emprunté la route de la soie

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Les "bâtons d'hygiène personnelle" analysés par les chercheurs de Cambridge. © HUI-YUAN YEH / UNIVERSITY OF CAMBRIDGE / AFP
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avec AFP , modifié à
Des chercheurs de l'université de Cambridge ont retrouvé dans d'anciennes latrines, situées sur la route de la soie, des parasites intestinaux existant aujourd'hui.

De la soie, du thé ou des chevaux, les caravanes de la route de la soie ont transporté de nombreux produits rares mais pas seulement. Des maladies infectieuses, notamment des parasites intestinaux, étaient en effet aussi du voyage, selon une étude publiée vendredi dans The journal of Archaeological Science : Reports.

Des WC datant de 111 ans avant JC. À l'origine de cette étude, la découverte en 1992 de latrines datant de 111 ans avant JC. Ces lieux d'aisance avaient été construits à Xuanquanzhi, une station relais installée en Chine, près du désert du Taklamakan, surnommé la "Mer de la mort". Elles ont été utilisées jusqu'en 109 après JC.

Des œufs de vers retrouvés. Hui-Yuan Yeh et Piers Mitchell, chercheurs à l'université de Cambridge, ont étudié de la matière fécale restée sur d'anciens "bâtons d'hygiène personnelle", des bouts de bois utilisés à l'époque en guise de papier toilette. Ils y ont retrouvé les œufs de quatre espèces de vers parasites : l'Ascaris, le Trichuris trichiura, le Taenia saginata et la douve de Chine (Clonorchis sinensis). Ce dernier peut entraîner douleurs abdominales, diarrhées, jaunisses et cancers du foie. Or, selon les chercheurs, la douve de Chine ne pouvait pas sévir de manière permanente dans cette région aride car elle a besoin d'humidité pour se développer.

Des parasites grands voyageurs. La zone la plus proche où ce ver est présent de manière endémique étant à 1.500 km des latrines, les chercheurs en concluent que des voyageurs infectés ont parcouru de grandes distances, propageant des maladies infectieuses.  "Notre étude présente la première preuve archéologique que les voyageurs de la route de la soie transportaient avec eux des maladies infectieuses sur des distances énormes", a expliqué Hui-Yuan Yeh dans un communiqué.