Astrophysique : d'où venons-nous ? MUSE veut savoir

Le ciel de l'Atacama est très pur. Il offre aux scientifiques 350 nuits observables par an.
Le ciel de l'Atacama est très pur. Il offre aux scientifiques 350 nuits observables par an. © Reuters
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Charles Carrasco et Ariane Lavrilleux , modifié à
SCIENCES - Un spectrographe est en cours d'installation au Chili et devrait permettre d'observer des galaxies très petites. 

L'INFO. Une expérience scientifique sans précédent va permettre de regarder plus loin qu'on ne l'a jamais fait dans les galaxies. Et ce grâce à un appareil, le plus gros spectrographe au monde, qui a été conçu en France au Centre de recherches astronomiques de Lyon. Il est en cours d'installation sur le Très grand télescope (VLT) de l'Observatoire européen austral, dans le désert d'Atacama au Chili. En clair, MUSE c'est son nom, sera l'appareil photo de cet outil d'observation déjà très performant.

MUSE, une machine à remonter le temps. MUSE, avec ses 370 millions de pixels, va permettre de collecter finement la lumière en provenance des grands miroirs du VLT. Il devrait permettre d'observer des galaxies dix à cent fois plus faibles en lumière qu'aujourd'hui. Un élément essentiel pour comprendre comment les premières briques de matière se sont assemblées pour former les galaxies telles que nous les connaissons aujourd'hui.

"C'est une machine à remonter le temps. L'objectif est de savoir comment était notre galaxie quand elle était plus jeune. Pour l'instant, on ne sait pas. On a quelques idées sur le plan théorique mais on n'a jamais pu les observer car les objets sont situés à 13 milliards d'années lumières. C'est très petit, très difficile à observer", affirme Roland Bacon, le directeur scientifique du CNRS en charge de l'opération au milieu du désert chilien, interrogé par Europe 1.

Cet instrument va donc permettre de regarder l'univers "jeune". "On essaye de répondre à la question : d'où venons-nous ? Ce sont des questions sur l'origine de l'univers. En observant les galaxies tout à fait au début de l'univers, quand elles sont très jeunes, on va pouvoir répondre partiellement à cette question importante", espère ce scientifique.

Observer l'influence des trous noirs. Mais ce n'est pas tout. MUSE aura d'autres applications astrophysiques. Il pourra également permettre le recensement et la caractérisation des étoiles dans les galaxies voisines, l'étude des noyaux de galaxies et de l'influence des trous noirs supermassifs… Et peut-être encore bien d'autres découvertes jusque-là insoupçonnées.

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