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Fanny Agostini, édité par Antoine Terrel , modifié à
Une étude financée par l'Organisation mondiale de la santé prouve les liens entre la végétalisation et une bonne espérance de vie, comme nous l'explique notre chroniqueuse Fanny Agostini. 

Et si se mettre au vert faisait augmenter l'espérance de vie ? Si certains bienfaits pour la santé de la nature en ville peuvent paraître évident, une étude financée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) menée auprès de huit millions de personnes confirme un lien réel entre durée de vie et exposition à la végétation, comme nous l'explique notre chroniqueuse Fanny Agostini, dans "Rendez-vous à la ferme".

"Vivre dans un cadre plus végétal serait un gage de santé publique, particulièrement en milieu urbain. Si les avantages physiologiques et psychologiques de la nature en ville sont bien connus, encore faut-il le prouver et le prouver à grande échelle. Une étude de grande envergure financée par l’OMS l'a démontré en utilisant l’imagerie satellitaire. Pour cette étude, les scientifiques ont utilisé les images satellites pour suivre pendant plusieurs années l’évolution de la couverture végétale de plusieurs grandes villes dans le monde et ainsi mettre ces données en parallèle avec la courbe de l’espérance de vie. Huit millions de personnes ont ainsi été suivies entre la Chine, l’Espagne, l'Italie, la Suisse, le Canada, les États-Unis et l'Australie, ce qui représente la plus vaste étude jamais réalisée sur le lien entre nature et santé.

L'étude a utilisé une note allant de -1 à 1, à chaque pixel du territoire passé au crible par les satellites. -1 veut dire que vous êtes cernés par le béton, alors que le score de +1 indique qu’il y a un parc à côté de chez vous et même un point d’eau. Une fois enregistré, ce système de notification est mis en relation avec le taux de mortalité recensé dans tel au tel secteur. Conclusion de l'étude, il y a bel et bien un lien fort entre longévité et accessibilité à la végétation. Ainsi, à mesure que la note augmente d’un dixième, la mortalité réduirait de 4%.

Les villes tentent de modifier leur urbanisme 

Peu à peu, les villes tentent de modifier leur urbanisme, en tenant compte de ces nouvelles données pour des raisons de santé publique. Meilleure oxygénation, régulation de la pollution, atténuation du changement climatique, réduction de la perméabilité des sols, renforcement du lien social grâce aux jardins partagés et même production de nourriture, les bonnes raisons sont innombrables, comme le dit l’ingénieur agronome, Isabelle Delanoy. 'Les villes doivent cesser d’être des villes-ventres qui ne produisent rien et rejettent des déchets pour devenir des lieux de vie plus riches et plus résilients et donc forcément plus verts', estime-t-elle".