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Manon Bernard
Que ce soit pendant la journée ou en plein milieu de la nuit, notre cerveau ne cesse jamais de travailler. C'est ce qu'explique la neuropsychologue Sophie Chokron, invitée de Mélanie Gomez et Jimmy Mohamed dans l'émission "Sans rendez-vous" sur Europe 1, pour présenter son livre "Une journée dans le cerveau d'Anna".

Que se passe-t-il minute par minute dans notre cerveau ? C'est à cette question que la neuropsychologue Sophie Chokron a tenté de répondre dans son livre Une journée dans le cerveau d'Anna. Elle est venue présenter son ouvrage dans l'émission Sans Rendez-vous sur Europe 1.

Anna, c'est cette citadine active de 25 ans. Mais plus globalement Anna, c'est un peu tout le monde. Son cerveau fonctionne comme le nôtre, comme celui de n'importe quel être humain. Le matin, le réveil pique lorsqu'elle l'entend sonner. Elle peine à se lever et cette réaction est logique selon Sophie Chokron. "Dans nos sociétés, au rythme où l'on est, on a une dette de sommeil vraiment chronique. On essaye de la rattraper le week-end, mais on va veiller un peu tard, se réveiller plus tard. On a l'impression que l'on a récupéré, mais en réalité quand le rythme va reprendre, on va être quand même très fatigué (...) il nous faudrait de beaucoup plus longues périodes où l'on dort plus pour ne pas ressentir ça", explique-t-elle.

Vivre entouré d'arbres augmente la créativité

En se regardant dans le miroir, Anna essaye de se souvenir de ses rêves. Elle n'y arrive pas et c'est plutôt "bon signe". Cela veut dire qu'elle ne s'est pas réveillée pendant la nuit et donc sa mémoire n'a pas été activée et qu'elle a bien dormi. Pour se rendre au travail, elle choisit de passer par un parc afin d'être entourée d'arbres. "On sait que quand on vit en ville, on est exposés d'abord à des nuances de gris et surtout à des angles. Quand vous vous promenez dans un environnement naturel, le paysage n'est plus géométrique. Il est imprévisible, contient d'autres couleurs et d'autres bruits", détaille la neuropsychologue. Sans le savoir, Anna emprunte donc un chemin qui va augmenter sa créativité.

Une fois arrivée au travail, la jeune femme sent le stress monter puisqu'elle doit faire une présentation. C'est le trou noir. "C'est normal, d'après Sophie Chokron, le stress et la mémoire entretiennent des relations très étroites. On sait que ce n'est pas bon d'apprendre avec du stress, et que lorsque l'on va rappeler un souvenir, le stress est capable de le bloquer". Elle ajoute "au moment du trou noir, il faut essayer de contrôler ce stress en ralentissant sa respiration, comme si l'on faisait une mini-séance de méditation. On va se concentrer sur sa respiration, respirer avec le ventre, et ralentir le rythme cardiaque".

Bien manger pour "éviter un vieillissement trop précoce des neurones"

La pause déjeuner est un moment essentielle pour prendre bien soin de son cerveau. La neuropsychologue rappelle qu'il faut manger des aliments qui contiennent "des acides gras, certains minéraux, des vitamines". Cette nourriture saine "va éviter une oxydation et un vieillissement trop précoce des neurones. Si l'on veut un cerveau qui fonctionne bien et longtemps, il faut quand même que l'on fasse attention à ce que l'on manger", décrit-elle.

Après manger, Anna s'accorde une petite sieste, qui n'est pas forcément bonne pour le cerveau si l'on dort trop. Selon la neuropsychologue, "30 minutes suffisent" après "le cerveau est trop inactif et donc, il y a un risque de déclin cognitif". Il faut, en revanche, s'accorder des pauses "sans dormir forcément". "C'est pendant ces périodes de pauses ou de mini-siestes que le cerveau va consolider, va ancrer les souvenirs de ce que vous venez d'acquérir", précise Sophie Chokron.

Passer du temps sur les réseaux sociaux peut "être déprimant"

Enfin, Anna ne peut pas s'empêcher de consulter régulièrement les réseaux sociaux. Mais si elle réduisait un peu le temps passé sur chacun des écrans, la jeune femme se sentirait mieux selon la médecin. "Réduire de 30 minutes améliore véritablement l'état psychique des jeunes (...) ce temps va être consacré à de vraies interactions ou à quelque chose de plus cognitif. On va éviter tout ce temps passé à simplement regarder la vie des autres, ce qui peut être déprimant, car on a l'impression que leur vie est plus agréable que la nôtre", assure-t-elle.

Pour en savoir plus sur les activités cachées de notre cerveau au quotidien le livre Une journée dans le cerveau d'Anna, est paru, le 29 octobre, aux éditions Eyrolles.