Les étudiants infirmiers vont mal. Une étude menée auprès de 14.000 d'entre eux et publiée dans Le Journal du dimanche révèle le malaise. Trois quarts de ces étudiants, qui suivent une formation de trois ans, se disent épuisés physiquement et un tiers, sujets à des crises d'angoisse. Théo, étudiant en troisième année raconte la pression du quotidien et les humiliations subies tout au long de son parcours, au micro d'Europe 1.
Remise ne question. "J'étais à bout. J'ai mal vécu d'être rabaissé, d'entendre des réactions d'infirmières qui disaient 'Jamais tu seras infirmier, de toute façon, t'es nul, tu ne sers à rien'. J'ai vécu ça dans un stage où il y avait une infirmière et deux aides-soignantes, c'est-à-dire qu'il manquait une infirmière pour prendre en charge la moitié des patients dans le service. On s'est mis à deux étudiants pour gérer le service, à devoir faire les soins d'hygiène des patients. C'est difficile pour un étudiant en première année, qui n'a pas été formé. On rentre le soir et on se dit 'Est-ce que ce métier est vraiment fait pour nous ?'"
L'étudiant avait rencontré une infirmière qui l'avait prévenu. "Elle m'a dit : 'Ton parcours va être compliqué, mais accroche-toi.' Moi, je m'accroche à l'idée de me dire que lorsque je serai diplômé, jamais je ne ferai subir aux étudiants ce que moi j'ai subi."