Sylvie ressent des douleurs pendant l'acte avec son nouveau partenaire. 4:36
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Catherine Blanc
Dans l'émission "Sans Rendez-vous" sur Europe 1, la sexologue et psychanalyste Catherine Blanc répond à une auditrice qui ressent des douleurs lors des rapports sexuels avec son nouveau partenaire.

Dans "Sans Rendez-vous", la sexologue et psychanalyse Catherine Blanc donne ses conseils à Sylvie, 44 ans, qui a divorcé après 25 ans de mariage et qui avait très peu de rapports sexuels avec son mari. Avec son nouveau partenaire, elle fait l'amour beaucoup plus régulièrement et des douleurs apparaissent parfois durant l'acte.

 

La question de Sylvie

Est-ce que c'est parce qu’il est plus jeune que mon ancien mari que ces douleurs apparaissent ? Est-il plus vigoureux ? Ou alors suis-je trop stressée ?

La réponse de Catherine Blanc

Normalement, on fait l’amour parce que l’on ressent du désir. En ouverture et en lubrification du vagin, quand on est stressé, ce n’est pas du tout dans ce sens que vont les choses. Elle a peut-être une angoisse de performance puisqu’elle précise que son partenaire est plus jeune. Ça n’a rien à voir avec la façon de faire l’amour ou la forme d’un pénis, ni du côté vigoureux du pénis en question. Mais bien de ce qu’elle se met comme pression face à ces nouveaux enjeux. Après 25 ans de couple, une petite sexualité, de devoir retrouver de nouveaux codes avec quelqu’un de plus jeune et peut-être avec une culture sexuelle qu’elle pense différente, elle se met dans une situation où son corps dit 'non'. Si elle fait l’amour plus qu’elle ne le désire et à un rythme plus soutenu mécaniquement, ça peut aussi faire plus mal.

Nous sommes d’accord que pendant 25 ans, son vagin ne s’est pas adapté à la taille et la forme du sexe. Mais un vagin, ce n’est pas un "moule" pour autant ?

Non pas du tout. Surtout qu’un vagin, quand il n’est pas pénétré, est une cavité virtuelle. Chaque fois que nous arrêtons de faire l’amour, les parois du vagin se touchent. Les parois s’adaptent à ce qui les pénètre : un pénis, un doigt ou un speculum de gynéco. Sans que cela puisse faire mal parce qu’il a une capacité d’élasticité dans le sens de la longueur et de la largeur.

Le fait de ne plus avoir de rapports pendant un moment, le vagin ne redevient pas plus serré ?

Ça ne se referme pas, parce que le sexe féminin n’est pas une blessure. Ce n’est pas comme si on s’était ouvert et que l’on cicatrise. Ça, ce sont des fantasmes. On se dit qu’une première fois va tout déchirer et qu’après ça se reconstruit et donc qu'une nouvelle pénétration redéchirerait tout. C'est faux.

Qu’est-ce que vous lui conseilleriez pour ne plus avoir de douleurs ?

Je crois qu’il faut surtout qu’elle aille à son rythme. J’ai le sentiment qu’elle se met une pression par rapport à cet homme plus jeune. Son véritable enjeu, c’est de rester sur le carreau et donc qu’elle soit vraiment à la hauteur de cette nouvelle relation. Mais peut-être qu'elle ne suit pas le rythme de ses désirs. Du coup, tant qu’elle n’est pas dans le désir et l’excitation, elle n’est pas dans un confort de sexualité. Ce n’est pas parce que l’on a aimé faire l’amour une fois que l’on doit le faire deux, trois, quatre fois ensuite. On peut le faire de temps en temps, autant que l’on veut.

On a l’impression que ce sont des rapports un peu à la hâte. Est-ce que ce n’est pas aussi une question de préliminaire, de prendre son temps, pour que le désir monte ?

Je pense que tout cela va trop vite. Elle ne lui impose pas un rythme qui lui conviendrait mieux. C’est un peu comme un petit chiot tout fou qui vous saute dessus et vous n’êtes pas prêt à l’accueillir et le câliner. Je pense que c’est la maturité de leur relation qui fera la qualité et le confort de leur sexualité.