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Guillaume Perrodeau
Chez Christophe Hondelatte, le docteur Marc Géraud raconte comment sa vie a changé après un infarctus.

En août 2002, Marc Géraud est victime d'un infarctus alors qu'il rentre de vacances. Suivront plusieurs mois de réanimation, entre inquiétude et angoisse, dans un univers qu'il connaît bien, car Marc Géraud est chirurgien urologue dans une clinique de Compiègne. Chez Christophe Hondelatte mardi, il revient sur cette épreuve.

>> De 14h à 15h, c’est Hondelatte raconte sur Europe 1. Retrouvez le replay de l'émission de Christophe Hondelatte ici

L'autre côté de la barrière

Le 5 août 2002, Marc Géraud rentre de vacances. Il est en gare de Lyon, déambulant au milieu de la foule. Soudain, il ressent une douleur atroce à la poitrine, comme un camion de 15 tonnes qui lui passe dessus. Il s'autodiagnostique rapidement. Irradiation dans les poignets et la mâchoire, chape de plomb à la poitrine, soit c'est un AVC, soit un infarctus du myocarde estime le spécialiste. Marc Géraud finit par s'écrouler en pleine gare de Lyon, au milieu des voyageurs. Secouru par les pompiers et le Samu, Marc Géraud est emmené aux urgences pour un examen coronarien. Face à lui, un personnel médical qui pratique des gestes qu'il a déjà fait, lui-même, à des centaines de patients. Il est passé de l'autre côté de la barrière.

Placé en réanimation cardiaque, Marc Géraud est sans cesse branché à une machine. Le prix de la vie, pour le moment. Finalement, le médecin qui suit son dossier l'informe d'une terrible nouvelle : son cœur ne répond pas, il faut sans doute se diriger vers une transplantation. L'idée lui écrase le cerveau. Marc Géraud a l'impression que sa vie va s'arrêter.

"J'ai été sauvé par des gens d’une gentillesse exemplaire"

Finalement, après plusieurs jours d'hospitalisation, son cœur va mieux. "En net amélioration", selon son médecin. Marc Géraud va pouvoir être débranché. L'idée d'une transplantation s'éloigne par la même occasion. Mais la rédemption ne va durer que quelques mois pour le chirurgien urologue. Le 3 novembre, il fait un nouveau malaise chez lui et s'écroule. Marc Géraud est emmené aux urgences. Cette fois-ci, il n'y a plus le choix : la transplantation est nécessaire. "J'ai été sauvé par des gens d’une gentillesse, d’une générosité et d’une accessibilité exemplaire", confie Marc Géraud au micro d'Europe 1.

Marc Géraud va attendre un donneur, pendant plusieurs semaines. Et puis un jour, la bonne nouvelle arrive : un cœur attend Marc. Il accueille cette transplantation, qui l'horrifiait par le passé, comme une nouvelle vie. Dès son réveil, après l'opération, Marc Géraud sent une nouvelle énergie en lui. "Une résurrection", écrit-il dans son livre.

Évidemment, aujourd'hui, la vie est différente. Le chirurgien doit prendre des médicaments anti-rejets matin soir, ainsi que des anti-coagulants. "48 heures sans médicaments et je suis mort", indique-t-il. "J’ai fait 9 mois de réanimation, trois interventions à cœur ouvert, on m'a mis le cœur de quelqu’un d’autre et on ne m’a pas demandé un centime", souligne Marc Géraud, "le monde de la médecine française est assez exceptionnelle."