Pizzas Buitoni : y a-t-il des failles dans les contrôles sanitaires ?

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Yasmina Kattou, édité par Juline Garnier , modifié à

Après la gamme Fraîch'Up, une autre gamme de la marque Buitoni est accusée d'être contaminée à la bactérie E.coli. La répression des fraudes assure pourtant qu'il y a pour le moment pas de lien établi entre ces pizzas et les intoxications recensées. Un verdict provisoire qui pose question, notamment sur les contrôles effectués dans les usines de production.

Y a-t-il des défaillances dans les contrôles sanitaires ? Après une nouvelle plainte déposée contre la marque Buitoni, cette fois-ci pour une autre de ses gammes de pizzas , la Bella Napoli, les usines de production sont passées au crible des autorités sanitaires. Et les méthodes posent question. En effet, depuis la crise de la vache folle, et pour garantir un processus de veille continu, les autorités demandent aux industriels de se contrôler eux-mêmes en cas de contamination. L'usine est censée prévenir les pouvoirs publics pour déclencher le retrait du produit.

Les autorités, elles, n'interviennent que s'il y a auto signalement. Pourquoi ? Parce qu'il manque des enquêteurs à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, la DGCCRF.

Des effectifs au sein des enquêteurs diminués

"On a un peu la même approche finalement que le gendarme au bord de la route. Moins on voit les personnes, moins on en a peur. Il est vrai que s'il y avait une forte pression de contrôles, peut-être que d'autres dispositions seraient prises", analyse Johann Pascot est secrétaire général du syndicat CFTC à la DGCCRF.

En presque 20 ans, les effectifs au sein des enquêteurs ont fortement diminué. "Pour vous donner une idée, quand je suis arrivé à la DGCCRF en 2005, il y avait un peu plus de 4.000 agents. Aujourd'hui, nous sommes en moyenne à moins de 3.000. Sachant que dans ces 3.000, bien évidemment, il n'y a pas que des enquêteurs", déplore-t-il.

Concernant l'usine de Buitoni, il n'y a pas eu d'auto-signalement de la part du fabricant. C'est la multiplication des intoxications et les alertes des consommateurs qui ont poussé la DGCCRF à effectuer un contrôle.