Pesticides dans les aliments : le gouvernement veut fixer une limite globale

Marisol Touraine annonce saisir l'agence publique chargée de la sécurité alimentaire.
Marisol Touraine annonce saisir l'agence publique chargée de la sécurité alimentaire. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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avec AFP , modifié à
Marisol Touraine a estimé que la définition des perturbateurs endocriniens proposée en juin par la Commission européenne n'était "pas satisfaisante".

Le gouvernement souhaite fixer "une limite maximale globale" pour la dose de pesticides autorisée dans les aliments, alors qu'il n'existe aujourd'hui que des seuils substance par substance, a annoncé jeudi la ministre de la Santé Marisol Touraine.

Des pesticides dans le muesli ? "Nous avons décidé, avec Stéphane Le Foll et Ségolène Royal, de saisir l'Anses (l'agence publique chargée de la sécurité alimentaire, ndlr) afin de lui demander de nous proposer des critères pour mettre en place une limite maximale globale pour tous les pesticides présents dans l'alimentation, comme ce qui est fait aujourd'hui pour l'eau", a déclaré Marisol Touraine lors de la séance de questions au gouvernement au Sénat. La ministre réagissait à la publication mardi par l'ONG Générations Futures d'une étude pointant la présence de résidus de pesticides dans des marques de mueslis aux fruits.

Un règlement européen fixe depuis 2008 au niveau de toute l'Union des "limites maximales de résidus" (LMR), soit les niveaux maximaux de concentration de résidus de pesticides autorisés légalement dans les denrées alimentaires et les aliments pour animaux. Marisol Touraine a par ailleurs estimé que la définition des perturbateurs endocriniens proposée en juin par la Commission européenne n'était "pas satisfaisante", car "trop restrictive".

Établir le lien entre produit et effets. "J'ai reçu il y a quelques jours à Paris le commissaire européen à la Santé (le Lituanien Vytenis Andriukaitis, NDLR) et je lui ai indiqué (...) que nous souhaitions que la définition adoptée à Bruxelles aille plus loin que ce qui était actuellement envisagé", a-t-elle affirmé. Le projet de définition, qui qualifie de perturbateur endocrinien toute substance ayant des effets indésirables sur le système hormonal, requiert des "preuves scientifiques pertinentes" établissant le lien entre le produit incriminé et les effets observés.

Il a été accueilli par un tollé du côté des défenseurs de l'environnement qui l'accusent de bafouer le principe de précaution en exigeant un niveau de preuve trop difficile à atteindre.