«On décuple nos moyens d'observation» : l’IRM le plus puissant du monde prêt à percer les mystères du cerveau

IRM
Un IRM classique © Thibaut Durand / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
  • Copié
Yasmina Kattou / Crédits : Thibaut Durand / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Cette nouvelle IRM, baptisée Iseult, a révélé des images d'une précision étonnante. Même si l'outil n'est pas encore utilisable dans les hôpitaux, les scientifiques ont l'espoir que ce scanner innovant permette de percer le mystère de certaines maladies et de faire grandement avancer la recherche. 

C'est une avancée très prometteuse pour la médecine. Prénommée Iseult, l'IRM le plus puissant du monde vient d'être testé et son créateur n'est autre que le Commissariat à l'énergie atomique basé à Saclay, en région parisienne. Cet appareil propose une résolution d'image inégalée. Imaginez passer d'une télé des années 60 à un téléviseur 4K. Il permet notamment de dévoiler des neurones et des zones imperceptibles sur l'IRM classique. Des images si nettes qu'elles permettront de comprendre les mécanismes de certaines maladies neurodégénératives, explique Nicolas Boulant, directeur de recherche au CNRS. 

Pas encore utilisable dans les hôpitaux 

"Pour la maladie d'Alzheimer, on sait qu'il y a des atrophies au niveau de l'hippocampe qui peuvent se produire. Là, on décuple nos moyens d'observation pour essayer de comprendre cela de manière plus poussée", explique-t-il. Grâce à l'IRM Iseult, les chercheurs pourraient aussi suivre le chemin qu'empruntent certains médicaments comme le lithium utilisé pour les troubles bipolaires. "Le lithium, on ne comprend pas encore très bien le mécanisme qui rend ce médicament efficace et donc, en pouvant détecter ce type d'espèces chimiques, on peut étudier sa distribution au sein du cerveau pour mieux cerner et comprendre son rôle", indique encore Nicolas Boulant. 

Cette prouesse technique, aboutissement d'un partenariat franco-allemand, a nécessité plus de 20 ans de travail. L'appareil permettra dans un futur proche de faire avancer la recherche, mais il faudra en revanche attendre plusieurs années avant de le voir dans les hôpitaux.