L'hyperactivité est-elle synonyme d'échec scolaire ?

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Thibault Nadal
Plus de 5% des enfants en France et 4% des adultes souffrent d'hyperactivité en France. Dans l'émission "Bienfait pour vous" sur Europe 1, le docteur Louis Vera est revenu sur cette maladie, aussi appelée TDAH, qui causerait des dommages sur les résultats scolaires des enfants. Une affirmation pas totalement vraie selon ce spécialiste.

L'hyperactivité ou trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH) toucherait entre 5 et 8% des enfants en France. L'origine de ce trouble proviendrait d'un dysfonctionnement de la dopamine dans le cerveau de l'enfant. Celle-ci sert de neurotransmetteur agissant sur sa concentration. Le TDAH va se manifester par différents symptômes que vont être le déficit de l'attention, une distraction fréquente ou encore l'impulsivité, voire l'agressivité.

Les troubles des dys responsables des échecs scolaires ?

Généralement, ce trouble s'accompagne de difficultés scolaires pour les enfants. "Ce qui est faux", selon le docteur Louis Vera, pédopsychiatre spécialisé des troubles de l'attention, invité de l'émission Bienfait pour vous sur Europe 1. "Ça m'arrive de recevoir des parents pour des difficultés d'attention et de leur dire : 'Regardez, votre enfant a visiblement du mal à se concentrer, comme c'est rapporté dans ses bulletins et par ses enseignants. Mais les résultats scolaires sont excellents et surtout votre enfant ne souffre pas de cette difficulté d'attention'", explique-t-il.

Donc pour Louis Vera, "ce n'est pas la peine de venir consulter quand on voit que son enfant a du mal à se concentrer, mais qu'il n'y a pas d'impact dans sa vie scolaire". Il explique toutefois que les troubles de l'attention peuvent être responsables d'échecs scolaires, à conditions d'être associés à une autre pathologie. "Ce qui va vraiment faire qu'on est en échec scolaire, ce sont les troubles dys", analyse le spécialiste. 

Les troubles dys sont des troubles durables, qui causent des dysfonctionnements, plus ou moins sévères, sur les fonctions cognitives du cerveau comme le langage, l'écriture ou le calcul.

"J'étais toujours un peu en marge"

Une analyse partagée par Adrien Devyver, journaliste et auteur de On m’appelle la tornade, parcours de vie d’un créatif encombrant, qui souffre du TDAH depuis son enfance. Il reconnait sur Europe 1 s'être cependant senti différent, par rapport aux enfants de son âge : "J'étais toujours un peu en marge. J'avais toujours cette impression-là, d'être toujours soit un peu trop à gauche, soit un peu trop à droite, mais jamais vraiment dans ce qu'on appelle les normes", constate-t-il.

Mais Adrien Devyver explique que sa maladie ne s'est pas manifestée par des résultats scolaires défaillants, mais par des difficultés à s'organiser. "J'oubliais toujours mon carnet de notes", ajoute-t-il.

Le journaliste belge explique encore souffrir de sa maladie à 35 ans, mais que les troubles n'ont pas évolué entre l'enfance et l'âge adulte.