Levothyrox : première audience dans l'action collective contre Merck

Le Levothyrox est un médicament pour la thyroïde dont la nouvelle formule fait l'objet de plaintes de patients souffrant d'effets secondaires.
Le Levothyrox est un médicament pour la thyroïde dont la nouvelle formule fait l'objet de plaintes de patients souffrant d'effets secondaires. © JACQUES DEMARTHON / AFP
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Benjamin Lévêque édité par C.O.
Une première audience dans le cadre de l'action collective contre les laboratoires Merck dans l'affaire du Levothyrox se tient mardi devant le tribunal d'instance de Lyon.

La première audience dans l'affaire du Levothyrox, ce médicament prescrit pour des problèmes thyroïde, s'ouvre mardi à Lyon. C'est une nouvelle étape très importante pour les malades. 15.000 personnes avaient signalé des effets indésirables après le lancement de la nouvelle formule de ce médicament en mars dernier. Les plaignants réclament au laboratoire Merck 10.000 euros pour le préjudice subi.

"Nous avons été trompés". Ils affirment avoir été laissés à l'abandon. "J'espère que l'on reconnaîtra que nous avons été trompés, que l'on a souffert dans nos corps et que l'on a été terriblement angoissés pendant des semaines et des semaines", explique Corinne, l'une des personnes sous traitement, à Europe 1. "Nous n'avons pas été informés, ni par nos médecins, ni par nos pharmaciens, d'un changement de formule et de l'éventualité que certains ne pourraient pas le supporter". Elle déplore aussi que pendant des semaines, les malades se sont trouvés dans un état d'angoisse absolu. "On s'est cru malades de maladies diverses et variées alors que l'on subissait seulement les effets secondaires d'un médicament que l'on ne supportait pas".

"Aucune mention particulière sur la boite". "Sur la boite et dans la boite il n'y avait aucune mention particulière qui aurait pu attirer l'attention des malades sur ce changement", complète Christophe Lèguevaques, l'avocat des victimes. "Quand vous écoutez les malades, ils racontent qu'entre juillet et août, ils se sentaient très mal alors qu'ils étaient en vacances et Merck ne répondait pas. Pourtant Merck savait depuis le mois de mai qu'il y avait un problème. Ils n'ont rien fait, ce qui a accru le préjudice", assure-t-il. "C'est pourquoi nous demandons l'indemnisation d'un préjudice d'angoisse."

"Tous les examens ont montré la qualité du produit". "Les laboratoires Merck avaient veillé avant même le lancement de la formule à travailler en coopération avec l'agence du médicament, les associations de patients, les professionnels de santé", répond mardi Me Jacques-Antoine Robert, l'avocat de Merck."Tous les examens ont montré la qualité du produit. Il peut y avoir un dosage à adapter pour un certain nombre de patients mais une fois que l'on arrive à l'équilibre, c'est une période d'apaisement qui commence", ajoute-t-il. "Je crois que l'audience sera là pour expliquer pourquoi il n'y a pas lieu de s'inquiéter".