Les nouvelles pistes des chercheurs pour lutter contre l'obésité

© PHILIPPE HUGUEN / AFP
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Ces dernières années, les recherches portant sur l'obésité, première épidémie mondiale, se multiplient. 

En 2015, près d'un adulte sur cinq était obèse au sein des pays de l'OCDE, selon un rapport révélé jeudi. Et cette tendance pourrait même s’accroître très prochainement. En France, par exemple, le taux pourrait passer de 15% des adultes à 21% d'ici 2030. Aux Etats-Unis, on pourrait passer de 37% à 47% sur la même période. Face à ces prévisions alarmistes, les autorités sanitaires mondiales multiplient les campagnes de prévention. Mais elles ne sont pas les seules à se mobiliser : partout dans le monde, les chercheurs travaillent à faire reculer l'obésité et mentir les prévisions. Qu'espèrent-ils découvrir ? Europe1.fr fait le point sur les principales recherches en cours.

Le rôle vraisemblable de certaines hormones. Parmi les champs de recherche en pleine expansion, on compte l’étude des hormones digestives sécrétées par les neurones. La leptine est surement la molécule intriguant le plus les diététiciens et les professionnels de la santé spécialisés dans l’obésité. Egalement appelée "l’hormone de la satiété", la leptine est produite par les tissus graisseux. Son rôle ? Réguler les réserves de graisses dans l’organisme mais aussi moduler la sensation de faim. Chez les personnes obèses, bien qu’on observe des niveaux élevés en leptine, le cerveau ne semble jamais recevoir les signaux émis par cette dernière. On parle alors de "résistance à la leptine".

Les caractéristiques de cette hormone reine du comportement alimentaire ont été découvertes dans les années 1990. Cependant, son adaptation thérapeutique s’est révélée jusque-là décevante. Dans un article publié cette semaine dans Le Figaro, l’endocrinologue Bruno Fève confiait que nous en sommes encore aux "balbutiements des découvertes"  sur la leptine. Les chercheurs travaillent aujourd’hui à des traitements et des régimes qui tiendraient compte du rôle de cette hormone si particulière.

Le poids de la structure cellulaire. En outre, depuis quelques années, les chercheurs spécialisés dans le domaine de l’obésité s’intéressent aux adipocytes bruns, appelés plus simplement les cellules de graisse brune. Si leur composition intrigue, ce n’est pas pour rien. En effet, les adipocytes, situés au niveau du cou et des épaules, semblent présenter la particularité de pouvoir stocker les graisses.

En 2007 déjà, Bruce Spiegelman, un professeur de biologie cellulaire, découvrait dans les cellules de graisse brune une protéine capable de modifier la graisse blanche, responsable de la prise de poids, en "bonne graisse". Depuis, les scientifiques espèrent découvrir une hormone ou un traitement capable de déclencher la production de graisse brune dans l’organisme afin de lutter contre l’obésité.

L’impact de la flore intestinale. Un autre pan de la recherche prometteur sur l’obésité concerne la flore intestinale. Aussi appelée microbiote, elle est située dans la muqueuse du côlon. Elle désigne l’ensemble des bactéries que l’on retrouve naturellement dans notre intestin.

En 2015, une étude réalisée par des chercheurs de l’Université de Genève révélait que le microbiote aurait un impact direct sur l’obésité. En testant des souris, les scientifiques avaient découvert que celles qui comportaient un microbiote déséquilibré développaient une résistance à l’insuline et une obésité. Forts de ces observations, les chercheurs réfléchissent aujourd’hui à des méthodes alternatives qui permettraient de modifier la composition du microbiote.