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Mélanie Gomez, édité par Anaïs Huet , modifié à
Réunis au congrès de la médecine et de la chirurgie esthétique à Paris, les professionnels alertent sur le risque des multi-opérations pour les femmes qui viennent d'accoucher et veulent retrouver leur silhouette.

Dans le jargon chirurgical, on appelle ça pudiquement le "forfait post-accouchement". En clair, il s'agit d'offrir un corps comme neuf à une femme qui vient d'avoir un bébé. Cette tendance, venue des États-Unis et surnommée là-bas le "Mommy Makeover", inquiète les professionnels de santé en France, qui étaient réunis jusqu'à samedi à Paris pour l'IMCAS, le congrès de la médecine et de la chirurgie esthétique.

Des risques pour la santé. Le forfait le plus demandé par ces femmes, qui ont entre 25 et 34 ans, est l'opération combinée des seins et du ventre. En France, ce qui se fait le plus, c'est la pose de prothèses mammaires, avec liposuccion du ventre pour enlever de la graisse. Parfois, les femmes veulent aussi retendre la peau de l'abdomen. L'intervention devient alors plus lourde, et peut durer jusqu'à six heures. Il s'agit là du maximum acceptable, selon les professionnels de santé, car au-delà, les risques augmentent, en particulier celui de faire une phlébite.

Des facteurs de risque importants. Cette durée maximale n'est pas la seule règle à respecter. "Faire des interventions combinées est fortement déconseillé si on a des facteurs de risque, en particulier si on fume, ou si on a une surcharge pondérale importante", met en garde le docteur Michel Rouif, secrétaire général de la société de chirurgie esthétique, au micro d'Europe 1. "Par ailleurs, il n'est pas très raisonnable d'envisager une intervention six mois, voire un an après la grossesse. Évidemment, il est préférable de le faire après que toutes les grossesses ont été réalisées", poursuit-il.

Quels avantages pour les femmes ? En France, les demandes pour ces multi-interventions seraient en augmentation. Pour les femmes intéressées par cette démarche, ces "forfaits" permettent de s'arrêter de travailler une seule fois pour se faire opérer. Ce "deux en un" coûte jusqu'à 1.000 euros de moins qu'en programmant deux opérations distinctes. Mais il coûte quand même entre 7 et 10.000 euros.