Le Conseil d'État se penche sur les vaccinations obligatoires

Depuis 2008, Sanofi Pasteur, le principal fabricant ne commercialise plus de vaccin DTP seul.
Depuis 2008, Sanofi Pasteur, le principal fabricant ne commercialise plus de vaccin DTP seul. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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Mélanie Gomez
Les vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la polio sont combinés au vaccin contre l'hépatite. Ce dernier n'est pourtant pas obligatoire.

Le Conseil d'État doit trancher mercredi, après avoir été saisi en janvier par plus de 2.000 personnes. Ces dernières réclament la possibilité pour les parents de nourrissons de n'opter que pour les seuls vaccins obligatoires : contre la diphtérie, le tétanos, et la polio (DTP). Or aujourd'hui, ces trois vaccins sont combinés avec d'autres et notamment celui contre l'hépatite qui, lui, n'est pas obligatoire. Le Conseil d'État pourrait alors contraindre le gouvernement à isoler ces trois vaccins.

Depuis 2008 pas de vaccin uniquement DTP. Le problème est que le ministère de la Santé est complètement bloqué. Au nom de la liberté du commerce, il ne peut pas forcer les laboratoires pharmaceutiques à commercialiser un vaccin uniquement DTP. Or depuis 2008, Sanofi Pasteur, le principal fabricant ne commercialise plus de vaccin DTP seul et il ne compte pas en développer un nouveau. Car cela prendrait des années et aussi car à l'étranger, le vaccin à multi-souches ne pose pas de problème. Sanofi Pasteur n'a donc aucun intérêt à en fabriquer un uniquement pour le marché français.

Étendre la vaccination obligatoire. Si le Conseil d'Etat souhaitait toutefois contraindre le gouvernement, ce dernier n'aurait d'autre choix que d'étendre le nombre de vaccins obligatoires pour les nourrissons, assure l'infectiologue Odile Launay. "Cela donnerait au minimum, DTP, coqueluche, haemophilus influenzae, hépatite B. Cela permet de répondre aux enjeux juridiques et aux enjeux de santé publique", explique la spécialiste.

Une victoire qui devient défaite. Pour les personnes qui ont saisies le conseil d'État, et qui ne sont pas franchement pro vaccin, la victoire pourrait donc se transformer en défaite : passer de trois à au moins six vaccins obligatoires. Le gouvernement aura quatre mois, à partir de mercredi pour prendre sa décision.