Didier Raoult, ancien directeur de l'IHU-Méditerranée. 1:41
  • Copié
Lucie de Perthuis
L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a annoncé ce samedi qu'elle s'apprêtait à saisir la justice contre Didier Raoult. L'ancien directeur de l’IHU de Marseille est accusé d'avoir mené une étude sur le traitement du Covid-19, sans bénéficier de l'aval des autorités compétentes.

Didier Raoult à nouveau dans le viseur des autorités. Le microbiologiste marseillais, ancien directeur de l'IHU-Méditerranée est accusé d'avoir mené, en avril dernier, une étude sur le traitement du Covid-19, qualifiée de "plus grand test thérapeutique sauvage connu" par plusieurs médecins dans une tribune publiée dans les colonnes du Monde. L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) va donc saisir la justice à propos de cette étude, selon une information du Parisien, qu'Europe 1 est en mesure de confirmer.

 

L'expérience pilotée par Didier Raoult avait déjà été épinglée mercredi dernier par le ministre de la Santé, François Braun. "Je déplore ce nouvel épisode inadmissible de cette affaire qui, pour moi, s'apparente à de la provocation. Nous serons amenés à prendre toutes les mesures nécessaires envers l'ensemble des signataires de cet article", avait-il déclaré devant le Sénat. 

Une étude non-relue

Ces essais thérapeutiques ont porté sur plus de 30.000 patients porteurs du Covid-19 qui ont été soumis à divers traitements. Dont le "protocole Raoult" combinant l'hydroxychloroquine et l'azithromycine. Or cette étude est définie comme étant "pré-print", autrement dit non relue par des pairs. Et c'est précisément là que le problème se pose. Car selon l'ANSM, elle aurait dû bénéficier d'un avis favorable d'un comité de protection des personnes ainsi que d'une autorisation de l'ANSM elle-même pour être mise en œuvre. 

Face aux critiques, les auteurs de cette étude l'ont finalement retiré de la plateforme sur laquelle elle avait été publiée. Et sur Twitter, Didier Raoult s'est défendu, en affirmant que les patients ainsi traités n'ont pas fait office de "cobayes" mais ont au contraire été "chanceux". "La vérité circule et circulera, comptez sur moi !", a conclu le professeur de 71 ans qui devra toutefois faire de nouveau face à la justice concernant ses méthodes décriées par une partie de la communauté scientifique.