LA QUESTION SEXO - J'aimerais pimenter mon couple avec un sex toy, comment en parler ?

Jean-François voudrait utiliser des sex toys mais il ne sait pas comment en parler à sa femme. (Image d'illustration)
Jean-François voudrait utiliser des sex toys mais il ne sait pas comment en parler à sa femme. (Image d'illustration) © AFP
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Catherine Blanc
Mardi dans "Sans rendez-vous", sur Europe 1, Catherine Blanc aborde la question de l'utilisation de sex toys au sein du couple. Comment en parler ? Risque-t-on de froisser son ou sa partenaire si on exprime l'envie de s'en servir ? La psychanalyste et sexologue donne quelques conseils aux auditeurs. 

Pour pimenter sa vie de couple, un auditeur d'Europe 1 hésite à proposer à sa compagne d'utiliser un sex toy. Seulement voilà, il ne sait pas comment s'y prendre. Risque-t-il par exemple de la vexer ? Comment trouver les bons mots pour lui en parler ? La sexologue Catherine Blanc lui donne quelques conseils, mardi, dans l'émission d'Europe 1 "Sans Rendez-vous", et l'invite à se demander par la même occasion d'où lui vient cette idée.

La question de Jean-François

J’ai envie de pimenter ma vie de couple. Pour ça, je voudrais proposer à ma femme d’essayer ensemble des sex toys. Comment lui en parler ? Va-t-elle penser que je souhaite la remplacer ?

La réponses de Catherine Blanc 

Ce qui est intéressant, c’est que Jean-François pense directement que sa femme pourrait imaginer qu’il veut la remplacer. C’est un peu comme s’il voulait la remplacer mais qu’il refoulait en fait son désir. Comme s’il voulait aller voir une autre femme mais que, puisque ce n’est pas possible, il veut essayer autre chose.

Manifestement, il est en conflit avec lui-même. Il a envie de pimenter les choses mais c'est peut-être tout simplement parce qu'il a fantasmé sur un ailleurs et un autrement. Et à défaut de vouloir tout foutre en l’air, il se dit qu’il pourrait faire entrer des sex toys dans l'érotisme qu'il partage avec sa compagne. Mais pour lui, le seul fait d’en parler laisse déjà penser qu’il est allé chercher l’idée ailleurs, dans la pornographie par exemple, dans une discussion avec des amis ou peut-être même avec une maitresse. Souvent, ce qui nous empêche d’en parler, c’est qu’on craint que l’autre se demande d’où nous vient cette idée. 

En parler en amont plutôt que d'en faire une surprise 

Quant à la pudeur qu'il ressent, elle n’est pas surprenante : on n’est pas obligé de trouver normal de recourir à des sex toys. Pour lui en parler sereinement, Jean-François peut par exemple miser sur l’humour, qui a plus que jamais sa place dans la sexualité. Nos fantasmes sont parfois drôles, alors autant les prendre de cette manière. On peut dire simplement : "On en entend souvent parler, et si nous aussi on s’amusait ?" Cela donne un peu de naïveté pour aborder le sujet de l’érotisation gadgétisée.

Il ne faut pas oublier qu’il existe des sex toys de toutes les sortes, plus ou moins élaborés. Ce qu’il faut simplement éviter, c’est d’acheter des choses pour faire la surprise à l’autre, car cela peut être mal perçu. Mieux vaut se mettre d’accord avant l’achat sur la taille, la forme, la couleur. Et peut-être même qu’on ne l’achètera pas à la fin car rien que le fait d’avoir ri à ce sujet aura déjà tout érotisé. Ou peut-être qu’on fabriquera son godemiché avec quelque chose qu’on a déjà à la maison.