Catherine Blanc conseille de communiquer sur ses fantasmes au sein du couple. Photo d'illustration. 4:58
  • Copié
Catherine Blanc
Vendredi, dans Sans rendez-vous, la sexologue Catherine Blanc a livré ses conseils à Axel, qui hésite à faire part à sa compagne de ses désirs de relations sexuelles plus "bestiales". "Il faut faire part de ce fantasme et laisser l'autre s'exprimer, voir si elle-même est dans ce désir, lui a-t-elle notamment expliqué.

Au sein d'un couple, les fantasmes de chacun des partenaires peuvent parfois converger, mais aussi être source de tension ou de frustration. Ainsi, Axel, en couple depuis plusieurs mois, se sent frustré sexuellement, car il n'a pas encore osé confier à sa compagne son désir de lui faire l'amour de façon plus "bestiale". Vendredi, dans Sans rendez-vous, la sexologue Catherine Blanc, lui a rappelé l'importance du dialogue dans le couple, pour que chaque partenaire respecte les limites de l'autre. 

La question d'Axel

"En couple avec ma copine depuis 7 mois, je suis toujours un peu frustré sur le plan sexuel, car j'aime faire l'amour de façon bestiale, voir brutale, mais j'ai peur de la choquer. Comment m'y prendre pour lui faire accepter mon fantasme ?" 

La réponse de Catherine Blanc  

Il y a dans la sexualité un élan très animal, très primaire, un élan où on désire posséder l'autre. Mais tout cela se passe de façon merveilleuse dans la mesure où ce sont des choses partagées, et qui n'ont pas pour but de faire du mal à l'autre. Par ailleurs, le but n'est pas de faire accepter un fantasme, mais de faire part de ce fantasme et de laisser l'autre s'exprimer, voir si elle-même est dans ce désir, mais peut-être incapable de l'exprimer. 

Ce désir de bestialité n'est pas réservé aux hommes. Mais la pornographie a donné cette image assez déséquilibrée de la brusquerie dans la sexualité, avec une domination masculine sur un féminin complètement soumis. Mais le désir ardent féminin est aussi important, avec l'envie d'être prise, de pouvoir exprimer son émotion et le plaisir ressenti dans des râles et des cris. Le besoin d'empoigner son partenaire peut être aussi fort chez l'un comme chez l'autre. 

"On a toujours l'idée que, l'homme étant plus fort musculairement, les femmes sont des oies blanches toutes fragiles, qu'on va briser entre ses bras. Or, les femmes sont toutes aussi fortes dans la puissance de leur désir. 

La douleur peut-elle faire partie du plaisir ? Chez certain, le fait d'avoir mal peut être source de plaisir. Mais ce n'est pas avoir mal au sens d'une blessure. On peut plutôt comparer cela à un sportif, qui va pousser son muscle, son souffle, jusque dans des retranchements qui vont lui faire se sentir vivant. Il peut y avoir quelque chose de cet ordre dans la sexualité. Mais qu'on ne me fasse pas dire que les femmes aiment ça de base, comme le suggère la pornographie. Pour savoir les limites, c'est à chacun d'exprimer sa limite.