LA QUESTION SEXO - Comment réagir lorsque mon enfant découvre son anatomie intime ?

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R.D.
Dans l’émission Sans Rendez-vous, la sexologue Catherine Blanc livre ses conseils à une jeune maman, dépourvue face à sa fille de deux ans, qui a de plus en plus tendance à se toucher le sexe sous la douche.

Comment réagir quand son jeune enfant découvre son anatomie intime ? c’est la question à laquelle Catherine Blanc, sexologue et psychanalyste à Paris, répond mardi dans Sans rendez-vous, l’émission santé d’Europe 1.

La question de Chloé, jeune maman

Ma fille de deux ans se touche de plus en plus souvent au niveau du sexe sous la douche. Je sais que c’est naturel, mais je devrais lui dire quelque chose. Elle va comprendre qu’on ne fait pas ça en public, mais à quel âge ?

Les réponses de Catherine Blanc

Deux ans, c’est le moment où l’enfant découvre petit à petit, s’éveille à la libido, donc de fait, c’est en chemin. Donc il y a la libido qui conduit la main, mais il y a aussi les événements. La fille de Chloé est tout à fait intelligente, et comme elle est très intelligente, elle y revient. C’est quelque chose de tout à fait naturel. Il n’y a pas d’inquiétudes à avoir quant à cela. Si ce n’est évidemment de pouvoir gérer cela en tant que maman en face et être en tranquillité par rapport à ça.

Après, il faut être clair : c’est de la masturbation en termes étymologique. C’est bien une main qui vient solliciter un lieu d’excitation, qui a bien repéré qu’il yavait une vraie jouissance, et que comme il y a une vraie jouissance, il y a une répétition assez naturelle quant à cela.

Est-ce qu’il faut lui dire quelque chose ?

Il faut tranquillement dire 'ma chérie c’est super, c’est formidable'. Mais lui dire aussi 'ma chérie, c’est ton corps, alors hop, maintenant on ferme, c’est terminé, ça sera pour plus tard'. Là maintenant, c’est le bain ou la douche mais après c'est terminé. Et s’il y a une fratrie, dire que ce qui concerne le corps de l’un ne concerne pas le corps de l’autre.

Il n’y a pas matière à s’inquiéter, sauf quand on n’arrive pas à aider l’enfant à être dans une vie sociale tranquille. Elle va rencontrer une société qui n’est pas prête à faire avec ça, parce que c’est son corps à elle. Elle risque de rencontrer la raillerie des uns et des autres, la pudeur voire la pudibonderie des adultes qui du coup le stigmatisent. C’est ça qui est plus inquiétant.