LA QUESTION PSYCHO - Ma copine s'agace quand je regarde une femme dans la rue, que faire ?

La copine de Wilfried lui reproche de regarder d'autres femmes dans la rue. © Free-Photos / Pixabay
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Catherine Blanc

Dans l'émission "Sans rendez-vous" vendredi sur Europe 1, Catherine Blanc répond à un auditeur, Wilfried, qui raconte que sa copine lui fait une scène à chaque fois qu'il regarde une autre femme dans la rue. Pourtant, il lui explique que ses regards ne signifient pas une attirance quelconque. Pour la sexologue, il est normal de regarder les gens que nous croisons.

Dans l’émission Sans rendez-vous vendredi sur Europe 1, la sexologue et psychanalyste Catherine Blanc répond à la question d'un auditeur qui raconte que sa copine s'agace lorsqu'il regarde d'autres femmes dans la rue. Cet auditeur se demande comment faire comprendre à sa compagne que ses regards ne signifient pas une attirance pour ces personnes.

La question de Wilfried

"Ma copine me fait une scène à chaque fois que je regarde une autre femme dans la rue. Je lui explique pourtant que ce n'est pas parce que je regarde d'autres femmes que je souhaite sauter sur tout ce qui bouge. Comment lui faire comprendre ?"

 

La réponse de Catherine Blanc

"Il est normal de regarder les gens que nous croisons, indépendamment de savoir s'ils nous plaisent ou non. Et quand ils nous plaisent, il est normal qu'on s'arrête sur ce qui nous émerveille, comme pour un oiseau, une fleur et pourquoi pas un beau mec ou une belle femme. C'est plutôt assez logique, voire assez rassurant. Nous savons jouir de notre environnement et c'est merveilleux. Mais évidemment, le partenaire ou la partenaire peut être insécurisé(e), nous sommes alors dans le cas d'une faille narcissique. Cela peut être vécu comme étant une remise en question de soi. Et du coup explosent des scènes de ménage, même dans la rue.

Je ne sais pas si vous avez déjà croisé des gens qui reçoivent des coups de coude... Parfois c'est plutôt une plaisanterie et une connivence, mais il y a des gens qui sont extrêmement troublés par ça, parce que ça les remet en question, pour peu qu'il y ait eu une dispute avant ou une fragilité dans le couple. Mais indépendamment de ça, si la faille narcissique est forte et interne, toute personne qui est croisée est potentiellement une rivale. Et évidemment, du coup, ça génère beaucoup de tensions.

Où se trouve la limite ?

Je suis au regret de ne pas vous donner le mode d'emploi exact. Je pense que l'émerveillement reste l'émerveillement. Après, cela devient un côté lubrique. Quand est-ce qu'on est émerveillé ? Quand est-ce qu'on a un regard lubrique, appuyé, pénétrant ? C'est un peu à partir du moment où je ne suis plus là où je suis, c'est-à-dire quand j'ai coupé ma conversation, quand je ne sais pas de quoi on me parle... Je suis d'ailleurs agressif ou je m'éloigne de ma femme pour avoir l'air célibataire, ou je dis : 'écoute maman, lâche-moi.' Évidemment, si on est dans des choses comme ça, on a bien compris qu'on est très inélégant. Mais sinon, regarder, sourire, avoir vu quelqu'un et même faire un clin d'œil, qu'est ce que ça peut faire ? C'est juste du jeu.

Est-ce que cela arrive également aux femmes ?

Bien sûr ! Les femmes regardent les hommes et j'espère bien qu'elles les regardent. Elles vont plaisanter aussi. À la caisse par exemple, on peut discuter avec celui qui est devant, celui qui est derrière et avec plaisir. Ou on peut croiser une personne deux fois dans un rayon et avoir un sourire entendu. Qu'est ce que ça peut faire si ce n'est se faire du bien et exister ? Arrêtons d'avoir peur de tout et donc d'hyper-sexualiser tous nos rapports aux uns et aux autres. Laissons-nous regarder et nous éblouir."