Journée internationale du sommeil : peut-on trop dormir et est-ce mauvais pour la santé ?

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Sylvain Allemand // Crédits : AFP , modifié à
Depuis plusieurs années, bien dormir est devenu un enjeu de santé majeur. Si le manque de sommeil est un danger reconnu, son inverse l’est beaucoup moins. Pourtant, dans certains cas, il est possible de rester trop longtemps endormi. Mais que les grands dormeurs se rassurent, rester dans les bras de Morphée excessivement est rare et n'est pas nocif pour la santé.

Trop dormir n’est pas donné à tout le monde. À l’occasion de la journée internationale du sommeil, les Français vont être sensibilisés à l’importance de bien dormir au quotidien. Actuellement, les médecins spécialistes dans le domaine tirent la sonnette d’alarme sur le déficit de sommeil qui empoisonne le quotidien de nombreuses personnes. S’il est malheureusement commun de ne pas atteindre les 7 heures recommandées, rester trop longtemps dans le pays des songes est possible, mais très rare. 

"Pour être considéré comme un long dormeur, il faut atteindre les 9 heures de sommeil journalières, au-delà, on est dans l’excès", explique à Europe 1, le docteur Marc Rey, président de l’Institut national du sommeil et de la surveillance. Un cas de figure très rare s’expliquant par une hypersomnie. Ce phénomène se traduit par un besoin excessif de dormir et une somnolence diurne importante. "Cet état est dû à des pathologies comme l'apnée du sommeil. Lors des passages où la respiration se coupe, le corps ne dort plus vraiment, il a donc besoin de récupérer par la suite", indique le spécialiste. 

Dans cette configuration, des nuits trop longues peuvent être porteuses de problèmes cardiovasculaires. Plus rare encore, 2% de la population française est atteinte de narcolepsie. Elle se traduit essentiellement par des accès irrépressibles de sommeil survenant plusieurs fois par jour, même en pleine activité. "Il s’agit d’un trouble de l’éveil. Le cerveau ne sécrète plus un neurotransmetteur appelé l’hypocrétine qui gère l’éveil. Le corps du malade n’arrive plus à savoir quand il faut se réveiller et il finit par trop dormir". 

La dépression, étrangère au fait de trop dormir

Malgré ce constat, il arrive parfois que des personnes dorment, notamment le week-end, plus de 10 heures sans souffrir d’une maladie. "Il s’agit de cas de fausses hypersomnies. Si vous avez besoin de 9 heures de repos, alors il va être ardu pour vous de les atteindre durant la semaine où le temps de sommeil est estimé à 6h45. Par conséquent, vos besoins ne sont pas comblés et vous les rattrapez. En résumé, vous ne dormez pas trop". 

Les troubles dépressifs sont aussi souvent injustement liés à l’excès de sommeil. Pourtant, les deux ne sont absolument pas liés. "Lorsque vous êtes en dépression, vous voulez rester au lit pour dormir, mais cela n’a rien à voir avec le sommeil, il s’agit juste de symptômes dépressifs". Une personne atteinte de cette pathologie, même si elle en avait l’envie, ne pourra pas rester excessivement sous l’emprise du marchand de sable.