Grossophobie : trois livres à lire avec son enfant pour l'aider à la surmonter

  • Copié
Gauthier Delomez , modifié à
Pour aider les enfants victimes de grossophobie à se libérer de la pression liée à leur apparence, la chroniqueuse littéraire Nathalie Lebreton évoque dans "Bienfait pour vous" trois titres de livre à partager. Ils permettent d'interroger sur les bonnes pratiques, de casser les idées reçues et de développer l'esprit critique de l'enfant.

Dans la société d'aujourd'hui, les enfants sont confrontés à une dictature des apparences. Certains sont victimes de la grossophobie, soit une forme de discrimination fondée uniquement sur le poids et la taille. Pour aider les enfants à surmonter les moqueries, dans l'émission Bienfait pour vous, la chroniqueuse littéraire Nathalie Lebreton conseille avec Julia Vignali et Mélanie Gomez trois livres à partager pour aborder ce sujet parfois douloureux.

"À l'heure actuelle, plus de la moitié des petites filles de 6 ans se posent la question de leur poids, de leur grosseur ou de leur apparence", remarque d'abord la spécialiste littérature jeunesse sur Europe 1. "C'est une vague qui est embêtante parce qu'elle peut créer de la souffrance."

Se pencher sur les phrases maladroites

Afin de libérer les enfants de cette pression, Nathalie Lebreton évoque des titres de livres à feuilleter. "D'abord, pour les plus grandes, à partir de 9 ans jusqu'à 15 ans, et même pour les jeunes femmes ou les femmes un peu plus mûres, on peut lire Maître fille qui vient de sortir chez Ricochet", affirme-t-elle. "C'est un livre d'Alice Dussutour, qui a fait les illustrations. C'est une sorte d'instantanés des filles aujourd'hui, dans le monde", explique la chroniqueuse. "À chaque grande région du monde, une histoire. Ça revient sur le patriarcat, sur les règles... Et sur la France, elle a choisi le thème de la grossophobie", note Nathalie Lebreton.

Dans cette histoire, Jade, une jeune femme plutôt mignonne et hyper créative, a des idées, a envie d'écrire, raconte Nathalie Lebreton, "et puis l'air de rien, on se rend compte qu'elle va de moins en moins bien (...). Sa maman finit par lui dire : 'Tu es quand même très grosse pour ton âge.' Quand cette phrase vient se cumuler à des regards, éventuellement de garçons ou de copines un peu méchantes, Jade commence à aller mal". Ce livre s'intéresse à la santé psychique et physiologique. "Il est très important de rester à l'écoute, de faire attention à nos phrases d'adultes pressés et maladroits", relève la chroniqueuse.

Trouver un monde sans critères d'apparences

Pour les plus jeunes, les petites filles de 5/6 ans, Nathalie Lebreton met en avant le livre Un amour sur mesure, de Roland Fuentès et Alexandra Huard. "J'adore parce qu'on revient sur les idées reçues, l'impossibilité d'être parfait", énumère la chroniqueuse littéraire. "C'est l'histoire d'un bonhomme minuscule qui vit au pays des géants, et d'une fille très grande qui vit au pays des nains. Ils n'ont pas leur place chez eux, ils subissent l'ostracisme, et ils se sentent tellement mal qu'ils veulent quitter l'endroit où ils sont", indique Nathalie Lebreton.

"Ils vont trouver un monde où il n'y a plus ces critères, ces cultes de grandeur, de grosseur, et ils vont vivre heureux. C'est un message important", souligne-t-elle, "parce que la vie est du côté du métissage, en dehors des standards. C'est ce qu'il faut arriver à communiquer à nos enfants".

Aider les enfants à aiguiser leur esprit critique

Enfin, Nathalie Lebreton aborde le livre Qu'en penses-tu, sorti chez L'Agrume, qui aide les enfants à revendiquer ce qu'ils sont sans avoir peur des jugements, et qui développe l'esprit critique. "C'est drôlement bien", assure-t-elle sur Europe 1. "Ça prend plein de situations de vie", ajoute la chroniqueuse. "Par exemple, une petite fille adore la robe de sa maman. Elle va aller la dessiner sur un mur et va se faire disputer", raconte Nathalie Lebreton.

Dans ce livre, "à chaque fois, il y a une situation et plusieurs façons d'envisager les choses. C'est ce que nous propose ce livre avec la question 'Toi, qu'est-ce que tu en penses ?', pour que l'enfant formule des phrases, des argumentaires, et prenne son envol, sa liberté de pensée", explique la chroniqueuse littéraire.