Génétique, exercice physique et lien social : quels sont les secrets de la longévité ?

Pour vivre plus longtemps, tout se joue au niveau de l'alimentation, du lien social et de l'exercice physique. © Pixabay
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Le docteur Vincent Valinducq et la naturopathe Angèle Ferreux-Maeght ont parcouru la planète à la rencontre des centenaires. Ils livrent leurs secrets mardi, dans "Sans Rendez-Vous". 

On appelle cela les "zones bleues". Dans certaines régions du monde existe une concentration exceptionnelle de personnes âgées en bonne santé. Des nonagénaires et centenaires en Sardaigne, au Costa-Rica, en Grèce ou encore au Japon, où se sont rendus le docteur Vincent Valinducq et la naturopathe Angèle Ferreux-Maeght, également cheffe de cuisine. Ensemble, ils ont observé ces seniors et en ont tiré les secrets de la longévité. Ils en parlent mardi, dans "Sans Rendez-Vous" sur Europe 1.

Patrimoine génétique

Contrairement aux idées reçus, le patrimoine génétique n'est responsable de la longévité qu'à hauteur de 20%. Mais il a bien un impact dans certains cas, comme aux Costa-Rica, où les habitants des zones bleues présentent des gènes particuliers. "À l'extrémité des chromosomes, il y a ce qu'on appelle le télomère. On est tous munis de télomères, dont la fonction est de maintenir la stabilité du chromosome. Plus on vieillit, plus les télomères raccourcissent. Une fois qu'on a consommé la totalité du télomère, la cellule meure. Au Costa-Rica, chez les nonagénaires et centenaires, le télomère est extrêmement long", détaille le docteur Vincent Valinducq. Au Japon, certains auraient un gène qui les protégeraient de certaines maladies inflammatoires comme la polyarthrite rhumatoïde.

Une alimentation locale et... monotone

L'alimentation joue un rôle crucial. Car tous les centenaires rencontrés par nos deux experts ont un point  commun : "ils ont consommé toute leur vie des produits issus de leur potager, bio et locaux", explique Angèle Ferreux-Maeght. Souvent, ces zones bleues sont d'ailleurs isolées, sur des îles, ce qui explique cette alimentation. Cela ne les empêche pas de consommer des aliments généralement considérés comme mauvais, notamment le sucre. "En revanche, ce sont à chaque fois des produits non raffinés, pas industriels, qui ont un indice glycémique beaucoup plus bas", complète la cheffe de cuisine.

Ces modes de consommation font que ces seniors ont mangé la même chose toute leur vie. Ce qui suppose, certes, une certaine monotonie. "Un régime monotone est favorable à la longévité car le système digestif est prédisposé à digérer les aliments de sa région d'origine", précise Vincent Valinducq. "Quand nous mangeons japonais, mexicain ou espagnol, on pense se faire du bien alors que ce n'est pas si bon."

De l'exercice physique

Autre secret de la longévité : l'activité physique. Et nul besoin de faire un marathon à 80 ans. Certains costariciens montent à cheval tous les jours jusqu'à plus de 86 ans. Des Japonaises pratiquent le bowling. En Sardaigne, la région escarpée favorise la marche en montagne.

Quant aux Grecs, c'est... l'activité sexuelle qui explique en partie leur grande forme. "Avoir 21 éjaculations mensuelles protégerait du cancer de la prostate", rappelle le docteur Vincent Valinducq, en citant une étude. "Les centenaires ne s'arrêtent jamais de faire des choses", conclut Angèle Ferreux-Maeght. "Ils ont un rôle au sein de la famille qui les pousse à faire le ménage, la cuisine, s'occuper du potager."

Ce rôle participe aussi de la création d'un lien social, dernier pilier de la longévité. "Les personnes âgées ne sont jamais isolées, elles sont au milieu de la famille", note Angèle Ferreux-Maeght. "On leur offre une vraie place, un rôle. Elles se sentent actives et sont stimulées toute la journée." Le bénéfice du lien social est en effet prouvé scientifiquement.