Frédéric Saldmann : "La génétique ne pèse à tout casser que 15% sur notre santé"

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A.D , modifié à
Cardiologue et nutritionniste, le médecin souligne l'importance du mode de vie sur la santé et la longévité. Invité d'Isabelle Morizet dimanche, il a délivré une multitude de conseils.
INTERVIEW

Diagnostiqué handicapé mental à l’adolescence, le professeur Frédéric Saldmann a pris des chemins de traverse pour arriver à la médecine, en commençant par passer son bac en candidat libre. Il était en fait un élève précoce qui s'ennuyait en classe. "Je ne m’adaptais pas bien au système scolaire", explique le cardiologue et nutritionniste. Invité dimanche dans l'émission Il n'y a pas qu'une vie dans la vie, à l'occasion de la sortie de son livre intitulé Vital !, il a donné une multitudes de conseils pour améliorer sa santé.

Capitaliser sur le mode de vie

Frédéric Saldmann avance ses chiffres : pour lui, "la génétique, ça ne pèse à tout casser que 15%". Le reste ? Le mode de vie. Le médecin prend l'exemple du cancer de la prostate : "Chez 70% des hommes en Europe et aux États-Unis, on trouve des cellules cancéreuses dans la prostate. Quand on va en Inde en zone rurale, c'est 10%. Quand ces gens migrent en Europe ou aux Etats-Unis", ils rejoignent les 70%. Frédéric Saldmann donne encore l'exemple de jumeaux, l'un à la vie saine et l'autre non, pour lesquels "la longévité n'a rien à voir". Conclusion : le mode de vie est primordial pour la durée de vie.

Pratiquer trente minutes d'exercice par jour sans s'arrêter

Puisque le mode de vie est capital, le médecin indique que "trente minutes d’exercice physique par jour sans s’arrêter" permet une "baisse de 40%" des risques de "cancer, Alzheimer et maladies cardiovasculaires". Il écarte l'excuse du manque de temps en rappelant que chacun passe au moins trente minutes devant des écrans et préconise donc de gérer tout ce qui est mails, visionnage de séries en même temps que de pédaler sur un vélo d'appartement.

Trouver une hygiène alimentaire, perdre du poids

Assurant qu'il faisait 25 kilos de plus il y a 20 ans, le médecin donne beaucoup de conseils pour savoir manger correctement. "Le chemin que je propose pour perdre du poids, je l’ai fait. Je connais le sentier, je connais les risques et je sais ce qui marche." Il rappelle également que l'un des grand risques de l'obésité est le cancer. "Quand on veut maigrir, il ne faut pas avoir des objectifs infaisables. Ce qui compte, c’est de modifier profondément les choses avec des tas de petits réflexes. C’est donner des outils pour mieux maîtriser le poids."

Voici plusieurs de ces conseils :

-Attendez vingt minutes avant chaque repas. Prenez la faim comme quelque chose qui vous fait du bien.

-Ne se mettre à table que si l’on a faim.

-Avaler lentement un grand verre d’eau glacé avant de se mettre à table.

-Ne plus mettre de sucre dans le thé ou le café pendant trois semaines. "Après si quelqu’un vous met du sucre, vous ne pourrez plus le boire. Votre seuil sucré aura changé." La technique vaut aussi pour réduire le sel.

-"Jeûner" pendant quatorze heures. Faire deux repas, un le midi et un le soir suffit, sauf pour les jeunes.

Augmenter ses capacités cérébrales

D'après le spécialiste, "il faut en permanence augmenter les capacités cérébrales. Les autres, ça sert à ça aussi. Si on ne veut pas finir gâteux, il faut tout le temps faire des choses nouvelles. Une langue étrangère, des cuisines nouvelles, des voyages nouveaux. Si vous vous pensez comme un vieux, vous mourrez vite. On a l’âge qu’on choisit, qu’on mérite."

Augmente l'espérance de vie par le bien-être

Frédéric Saldmann conseille de penser à la troisième personne si l'on est stressé, ce qui permet de prendre de la distance et de réguler le stress. "Le mental peut protéger ou abîmer le corps humain. Mais à l’inverse le stress va abîmer."

Avoir un chat

Le médecin constate 40% de maladies cardio-vasculaires en moins chez les propriétaires de chats. "C’est anti-stress. Il sent comment on est. Les ronronnements s’adaptent en fréquence." D'après lui, le chat va aussi "booster le système immunitaire des enfants qui sont en contact plus tôt avec des allergènes."