Football : quand le jeu de tête engendre des maladies neurodégénératives

  • Copié
Jimmy Mohamed édité par Antoine Cuny-Le Callet
Une étude a montré que les joueurs de football seraient plus sujets aux maladies dégénératives du cerveau que la moyenne de la population. Dans l'émission "Sans Rendez-Vous" lundi, le docteur Jimmy Mohamed nous explique que le contact répété du ballon avec la tête pourrait en être la cause. En Ecosse ou aux Etats-Unis, on légifère d'ores et déjà pour protéger les sportifs.

Ce n'est un secret pour personne, les maladies neurodégénératives sont fréquentes dans les sports de contact. Le cas du célèbre boxeur Mohamed Ali avait été particulièrement médiatisé quand s'était déclarée sa maladie de Parkinson. En revanche, cela semble moins évident pour le football. Pourtant une étude écossaise s’est penchée sur la question en analysant la fréquence de la mortalité par maladie neurodégénérative au sein d’un échantillon de 8.000 joueurs de football puis en le comparant à celui de 23.000 hommes dans la population.

Les résultats sont édifiants. Car si l'on constate moins de mort par infarctus ou par cancer pulmonaire chez les sportifs, ces-derniers ont trois fois et demi plus de risques de mourir d'une maladie neurodégénérative.

Risques de démence

La raison semble être le jeu de tête. Les jeunes footballeurs écossais de moins de 12 ans n’auront d’ailleurs bientôt plus le droit de frapper le ballon de la tête à cause des risques de démence à l’âge adulte. L’Ecosse serait le premier pays d’Europe à mettre en place cette mesure. Les Etats-Unis ont quant à eux pris une mesure semblable en 2015 : plusieurs anciens sportifs, notamment dans le football américain, ont été frappés de démence, créant le scandale dans le sport roi outre-Atlantique.

En effet, les risques occasionnés par la pratique du football américain sont dramatiquement plus élevés. Les scientifiques ont analysé les tissus cérébraux de 202 anciens joueurs professionnels de foot américain. Une encéphalopathie traumatique chronique (ETC) a été diagnostiquée chez 177 joueurs, soit 87% d’entre eux. Une autre recherche a mis en évidence le fait que les ex-joueurs professionnels âgés de 30 à 49 ans étaient affectés par la maladie d’Alzheimer 19 fois plus souvent que des non-joueurs.