La cataracte se soigne très bien.
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Margaux Baralon
La cataracte, trouble de la vision, est généralement lié à l'âge, mais pas seulement. Et une opération relativement simple permet de se soigner sans risque. Invité de l'émission "Sans Rendez-Vous" sur Europe 1, le professeur Dominique Monnet, chirurgien ophtalmologue, a détaillé tout ce qu'il faut savoir sur cette maladie.
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Tout le monde le sait : la vue baisse en vieillissant. Ce que l'on sait moins, c'est qu'il n'y a rien d'irrémédiable à cela. Invité de l'émission Sans Rendez-Vous sur Europe 1, le professeur Dominique Monnet, chirurgien ophtalmologue et chef de service à l’OphtalmoPôle à l’hôpital Cochin de Paris, a fait le point sur les facteurs de risque, mais aussi sur les traitements qui existent pour soigner une cataracte.

Qu'est-ce que la cataracte ?

La cataracte correspond à une "opacification du cristallin, situé juste derrière l'iris", rappelle le professeur Dominique Monnet. "Le cristallin sert à faire la mise au point, le focus, en général jusqu'à 45 ans." C'est à cet âge-là que viennent les premiers signes de fatigue du cristallin : celui-ci n'accommode plus, il devient plus difficile de lire de près. "Le signe suivant, ce sont les opacités cristalliniennes, ce qu'on va appeler la cataracte. C'est une vision floue, trouble, qui va se manifester généralement vers 70 ans."

Les symptômes sont ceux d'une baisse d'acuité visuelle, mais peuvent aussi se traduire par "des éblouissements, une baisse de la vision des contrastes, des difficultés pour conduire la nuit", indique le spécialiste. Contrairement à une idée répandue, la cataracte ne se voit pas à l’œil nu, à moins d'en être à un stade très avancé.

Est-ce que c'est fréquent ?

"À l'âge de 70 ans, 40% de la population" est atteinte de cataracte, rappelle le professeur Dominique Monnet. Entre 75 et 85 ans, plus de 93% des gens ont des opacités cristalliniennes. "Donc c'est quasiment tout le monde", résume le spécialiste, même si tout le monde n'a pas besoin d'une intervention. "On peut avoir des opacités cristalliniennes et être peu gêné."

Quels sont les facteurs déclenchants ?

L'âge est évidemment le premier facteur, mais il y en a d'autres : le tabac, une myopie forte et certains médicaments, comme les corticoïdes. Le diabète peut aussi favoriser la cataracte. "Il y a des cataractes congénitales, mais cela reste une minorité", souligne le professeur Dominique Monnet. "Le côté héréditaire joue surtout sur l'âge de la cataracte." Autrement dit, si dans votre famille il y a des cataractes qui se déclenchent tôt, il est probable que ce soit aussi votre cas.

Comment soigner une cataracte ?

La bonne nouvelle, c'est qu'une "cataracte n'est jamais une urgence. Il y a quelques exceptions mais la plupart du temps on a le temps" d'intervenir, explique le chirurgien ophtalmologue. "Ce qu'on recommande, c'est d'avoir un suivi oculaire tous les deux ou trois ans" à partir de 50 ans. 

L'autre bonne nouvelle, c'est qu'il existe une intervention qui fonctionne très bien. "On retire le cristallin et on remplace par un implant", détaille le professeur Dominique Monnet. "Dès lors que la rétine fonctionne bien derrière, on passe d'une perception lumineuse à 10/10e." Parfois, certains patients voient même mieux qu'ils n'ont jamais vu après l'opération. "On va pouvoir corriger les troubles de la vision du patient" avec l'implant.

Cette opération, remboursée à 100% par la sécurité sociale, coûte autour de 1.000 euros. C'est la plus pratiquée en France : 800.000 procédures par an, avec un âge moyen du patient de 73 ans.