Déserts médicaux : A Cuffes, l'été, c'est encore plus compliqué

Les déserts médicaux voient leur situation bien souvent empirer l'été.
Les déserts médicaux voient leur situation bien souvent empirer l'été. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
  • Copié
Théo Maneval, avec TLM
A l'image de nombreuses communes rurales, un petit village de l'Aisne disposait d'un seul médecin jusqu'au mois dernier. Son départ en plein été touche l'ensemble de ses patients, bien souvent âgés.
REPORTAGE

Le téléphone de la pharmacie de Cuffies sonne sans arrêt depuis la semaine dernière avec, au bout du fil, des patients qui ne savent plus vers qui se tourner. Car après un mois de vacances, l'unique médecin de ce petit village de l'Aisne vient carrément de rendre les clés de son cabinet. Dans ce "désert médical", l'été n'arrange rien. 

"Pas de réponse en plein mois d'août". Les successeurs au poste de docteur ne se bousculent pas au portillon, malgré les nombreux appels du pharmacien Christophe Levaux et son épouse. "En plein mois d'août, on n'a aucune réponse, rien du tout. Pourtant, on a un cabinet qui est disponible et aménagé. Malheureusement, les patients se retrouvent sans médecin." Et ces patients souvent âgés doivent poursuivre leur traitement régulier, qui ne s'arrête pas pendant l'été. Autre inconvénient : les transports. "On n'a pas de voiture, on n'a que le car mais on attend des heures", regrette une retraitée du village.

Dans ces conditions, l'hôpital de Soissons, à six kilomètres, est souvent la seule solution pour ces patients délaissés. "J'appelle le 15 et ils sont là en vingt minutes. Mais ce n'est pas un docteur ni un médecin de famille", se désole Josiane, 80 ans passés. 

Moins de visites à domicile. Le maire, Jean-Pierre Corneille, s'est lui aussi démené en contactant les médecins des environs. À ce stade, un seul accepte encore quelques visites : "Ils sont tous saturés donc sur quoi ils rognent ? Les visites à domicile, qui leur prennent beaucoup plus de temps. On a fait feu de tout bois, y compris prospecter pour des médecins venant de l'étranger". Sans succès, car la commune n'est pas éligible aux aides comme les baisses de charges pour attirer de nouveaux praticiens. La situation risque donc de rester critique dans les mois qui viennent.