Fourmis 1:34
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Yasmina Kattou
Les chercheurs ont mis en place une nouvelle technique de dépistage des cancers à l'aide de fourmis. Des scientifiques du CNRS, de l’Université Sorbonne Paris Nord, de l’Institut Curie et de l’Inserm ont démontré les facultés des fourmis à reconnaître l'odeur des cellules cancéreuses. Comment cela fonctionne ? On vous répond.

Vous connaissiez les chiens renifleurs de cancers... Et si les fourmis étaient capables de sentir le cancer ? Grâce à leur odorat très développé, des fourmis ont été entraînées à renifler certains cancers ! Une équipe regroupant des scientifiques du CNRS, de l’Université Sorbonne Paris Nord, de l’Institut Curie et de l’Inserm a mis en évidence les performances d’une espèce de fourmis, Formica fusca, dans ce domaine. L'étude est parue dans la revue "iScience". Alors qu'il faut entre six mois et un an pour éduquer un chien, pour entraîner une fourmi c'est assez simple et rapide.

Il faut moins d'une heure pour que la fourmi apprenne à reconnaître l'odeur des cellules cancéreuses. Baptiste Piqueret, chercheur à l'Université Sorbonne Paris Nord et auteur de l'étude explique avoir utilisé ce qu'on appelle le système de la récompense pour dresser les fourmis. "On met un petit récipient qui contient du milieu de culture de cellules cancéreuses, et ce petit récipient on le met à proximité d’une goutte de sucre. La fourmi va tomber par hasard sur la récompense et quand elle va boire la récompense elle va sentir et elle va renifler son environnement et elle va se rendre compte qu’il y a une odeur qui est spécifique de cellules cancéreuses à proximité de la récompense."

L'utilisation de l'urine ou de la salive

Une centaine de fourmis a appris à détecter le cancer des ovaires et deux types de cancer du sein. Dans 95% des cas les insectes ont réussi à repérer les cellules malades. Dans les faits, comment cela pourrait se passer ? N'allez pas imaginer des fourmis qui se promènent sur le corps des patients, rassure le scientifique.

"On veut en fait utiliser par exemple de l’urine, de la salive ou de la sueur qu’une personne qui a potentiellement un cancer. On n’aura pas de contact direct entre nos fourmis et les patients." Avant d'évaluer la méthode sur des humains, des expériences sont en cours avec de l'urine de souris atteintes de cancers.