Consommation d'alcool : les femmes rattrapent les hommes

Les femmes doivent autant que les hommes dans les pays occidentaux.
Les femmes doivent autant que les hommes dans les pays occidentaux. © David Becker / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP , modifié à
Femmes et hommes ont aujourd'hui la même consommation d'alcool, selon une étude conduite principalement dans les pays occidentaux. 

Les femmes boivent désormais autant que les hommes dans de nombreux pays occidentaux et ne sont plus épargnées par les problèmes de santé liés à l'abus d'alcool, selon une étude publiée mardi. Cette "convergence" entre la consommation d'alcool des hommes et des femmes est la plus nette chez les jeunes adultes, affirment les auteurs de l'article, des chercheurs australiens et américains qui ont analysé 68 études internationales sur le sujet, portant au total sur plus de 4 millions de personnes. Ces études sur-représentent toutefois les pays occidentaux, puisque 39,7% ont été conduites en Europe et 36,7% en Amérique du Nord.

Une baisse de la consommation masculine ? Les auteurs expliquent que l'on observe une diminution continue dans le temps du ratio hommes-femmes tant pour la consommation d'alcool en général que pour la consommation excessive d'alcool et les problèmes de santé liés à l'alcool. Chez les personnes nées entre 1891 et 1910, "les hommes étaient 2,2 fois plus susceptibles que les femmes de consommer de l'alcool, 3 fois plus susceptibles de boire de l'alcool de façon problématique et 3,6 fois plus susceptibles d'être affectés par des effets néfastes liés à l'alcool", détaillent-ils, dans un article publié par la revue britannique British Medical Journal (BMJ). 

Or pour les populations nées entrée 1991 et 2000, qui ont entre 16 et 25 ans aujourd'hui, ces ratios tombent respectivement à 1,1 fois, 1,2 et 1,3. Six études sur 68 expliquent cette réduction du ratio par une baisse de l'usage de l'alcool chez les hommes, tandis que 42 études soulignent l'augmentation de la consommation féminine.

Adapter les politiques de santé publique. Selon certaines des études analysées, ces changements peuvent s'expliquer par l'évolution des rôles sociaux attribués à chaque sexe, du regard vis-à-vis de la consommation d'alcool chez les femmes et des contextes dans lesquelles l'alcool est consommé. Ces résultats doivent amener à "repenser" les politiques de santé publique si l'on veut combattre efficacement les "coûts sociétaux" liés à l'alcool, historiquement considérés comme un phénomène masculin, ajoutent-ils. L'alcool fait partie "des facteurs de risques les plus importants" pour la santé et cause environ 5 millions de décès par an dans le monde. Selon Santé Publique France, l'alcool est la 2e cause évitable de mortalité prématurée en France après le tabac, avec 49.000 morts par an.