Il est déconseillé de se lancer dans un régime trop restrictif. 3:42
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Antoine Terrel
Jeudi, dans "Sans rendez-vous", la nutritionniste Laurence Plumey a donné ses conseils pour tenir un régime sur la durée. Insistant sur l'importance de ne pas choisir un régime trop drastique, elle invite à bien organiser ses journées, à se dépenser dès que possible, et à cuisiner soi-même.

Kilos qui ne partent pas, frustration née de la privation, reprise de poids... les régimes plébiscités par de nombreux Français tout long de l'année s'avèrent souvent inefficaces. La faute à des restrictions trop drastiques ainsi qu'à une mauvaise organisation. Invitée jeudi de Sans rendez-vous, sur Europe 1, Laurence Plumey, nutritionniste et autrice de Comment maigrir heureux quand on n'aime ni le sport ni les légumes, a donné quelques conseils pour tenir son régime sur la longueur, tout en se continuant à se faire plaisir. 

Pas de régime trop restrictif 

Sur Europe 1, la nutritionniste met en garde contre les régimes trop restrictifs, vers lesquels on se tournerait pour maigrir le plus vite possible et de la manière la plus spectaculaire. Par exemple, les régimes à moins de 1.000 calories "ne sont pas du tout équilibrés", insiste-t-elle. "Vous avez tout le temps faim, et c'est impossible de suivre un régime dans ces conditions". Par ailleurs, ajoute-t-elle, ces régimes vont entraîner, en plus de la perte de gras, de la perte musculaire. "Donc, ça fatigue, ça carence et on arrête toute activité physique. C'est totalement contre-productif." 

Y aller progressivement 

Plutôt qu'un régime drastique, Laurence Plumey recommande de commencer avec un régime à 1.200 calories par jour, ce qui permet "de faire trois repas complets", tout en se faisant plaisir. "Les 200 calories de plus que les 1.000, c'est la part de féculents que vous pouvez prendre à midi avec les légumes. Ce sont l'équivalent des deux morceaux de sucre que vous pouvez prendre dans la journée sous forme de confiture ou de miel. Cela ne paraît pas grand chose, mais ça change tout. Parce que quand on est dans la restriction en permanence, on ne peut pas suivre le régime longtemps", explique-t-elle. 

Ce premier objectif de 1.200 calories n'est que temporaire. "Il va durer trois semaines ou un petit mois, et ensuite on va rapidement évoluer vers un 1.500 calories par jour (...) et ensuite, on stabilise à 1800.", conclut Laurence Plumey.

Garder du plaisir, cuisiner ses légumes

Dans un régime, "il faut de la gourmandise", insiste Laurence Plumey, car "un régime ne doit pas être un one shot". Pour la nutritionniste, "il faut presque que la personne ait la sensation de ne pas suivre de régime, et que ce soit une nouvelle façon de manger". Aussi, conseille-t-elle de faire de "vrais repas complets et rassasiants : un bon petit-déjeuner, un bon déjeuner, une collation l'après-midi et un dîner léger". 

Pour beaucoup de gens, l'idée d'un régime est souvent associée à celle de sévères restrictions et de repas composés de légumes peu appétissants. Ces légumes, rappelle Laurence Plumey, sont "importants" de par leurs bienfaits pour le transit, "avec des fibres, des vitamines et des antioxydants qu'on ne trouve nulle part ailleurs", ainsi que par leur faible apport calorique. Et il est important d'en manger le midi et le soir. Par ailleurs, "personne n'aime jamais aucun légume", dit la spécialiste, et on aime toujours au moins quelques crudités ou légumes cuits. Pour le régime, "peu importe si on mange toujours la même chose, il suffit d'agrémenter ses légumes de façon différente".

"Ce que je recommande, c'est, à chaque repas, de manger les légumes qu'on aime en crudités ou en cuits, toujours en accompagnement avec les féculents. Ça permet de diminuer la consommation de féculents en ayant des légumes à côté. Et c'est bon pour soi parce qu'on s'habitue finalement à aimer". Et de conclure : "Quand on dit qu'on n'aime pas les légumes, c'est souvent une question de recettes. Très souvent, les gens qui n'aiment pas les légumes s'ennuient, ne savent pas cuisiner". 

Saisir la moindre occasion pour se dépenser 

Autre obstacle que rencontrent souvent les personnes souhaitant maigrir : l'allergie au sport. Mais ce n'est pas parce qu'on refuse de franchir les portes d'une salle de sport ou d'un club qu'il est interdit de se dépenser. "Nous avons des jambes, c'est pour que ça serve, donc marchons, marchons et marchons", martèle la nutritionniste, proposant par exemple de ressortir marcher "au moins 30-45 minutes d'un pas tonique" après sa journée de travail. 

Et pour ceux dont les horaires ne permettent pas cette marche quotidienne, Laurence Plumey conseille de "saisir la moindre occasion de se dépenser au bureau". "Il n'y a pas de petite dépense de calories. On monte les escaliers au lieu de prendre les ascenseurs, on va voir son collègue trois étages au-dessus au lieu de lui envoyer un mail", énumère-t-elle. "Sur huit heures de travail, ça peut vous avoir fait dépenser 200 à 300 calories."

Bien organiser ses repas

La clé de la réussite, "c'est le dîner léger", assure Laurence Plumey, qui invite à bien organiser ses apports caloriques sur l'ensemble de la journée. "Tout nous pousse à peu manger le matin au petit-déjeuner, d'avoir des déjeuners qui n'en sont pas, et à se jeter sur le repas du soir", regrette-t-elle, alors qu'il faut "qu'à peu près entre 60 et 70% des calories de la journée nous soit apportées entre le petit-déjeuner et le déjeuner". 

Pour mieux accepter le dîner léger et les longues heures de l'après-midi, la spécialiste préconise de prendre une collation vers 16-17 heures, par exemple avec une pomme. Ce fruit a deux qualités, dit-elle : tout d'abord un goût sucré et une richesse en fibres.