Climat : nouveau record de concentration de CO2 dans l'atmosphère en 2016

La hausse de la température mondiale pourrait avoir d'importantes répercussions.
La hausse de la température mondiale pourrait avoir d'importantes répercussions. © AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
La concentration de CO2 dans l'atmosphère représente 145% de ce qu'elle était avant 1750 et la révolution industrielle.

La concentration de dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère, responsable du réchauffement climatique, a atteint un niveau record en 2016, a averti lundi l'Organisation météorologique mondiale (OMM), qui met en garde contre "une hausse dangereuse de la température".

Des prévisions inquiétantes. "La dernière fois que la Terre a connu une teneur en CO2 comparable, c'était il y a trois à cinq millions d'années : la température était de 2 à 3°C plus élevée et le niveau de la mer était supérieur de 10 à 20 mètres par rapport au niveau actuel", en raison de la fonte des nappes glaciaires, a rappelé l'agence de l'ONU dans son bulletin annuel sur les gaz à effet de serre.

Activité humaine et épisode d'El Niño. Selon l'OMM, cette "montée en flèche" du niveau de CO2 est due à "la conjonction des activités humaines et d'un puissant épisode El Niño", phénomène climatique qui apparaît tous les quatre ou cinq ans et se traduit par une hausse de la température de l'océan Pacifique, ce qui provoque des sécheresses et de fortes précipitations. Les chercheurs se basent sur les carottes de glace pour déterminer les variations de la teneur en CO2 dans l'atmosphère au cours du temps.

145% de plus qu'à l'ère pré-industrielle. "Alors qu'elle était de 400 parties par million (ppm) en 2015, la teneur de l'atmosphère en dioxyde de carbone (…) a atteint 403,3 ppm en 2016" et "représente désormais 145% de ce qu'elle était à l'époque pré-industrielle" (avant 1750), précise le rapport rendu public à Genève, siège de l'OMM.

Depuis l'ère industrielle, soit depuis 1750, la croissance démographique, la pratique d'une agriculture de plus en plus intensive, une plus grande utilisation des terres, la déforestation, l'industrialisation et l'exploitation des combustibles fossiles à des fins énergétiques provoquent une augmentation de la teneur atmosphérique en gaz à effet de serre, dont le principal est le CO2.

"Nous n'avons pas de baguette magique". "Le CO2 persiste dans l'atmosphère pendant des siècles et dans l'océan, encore plus longtemps. Selon les lois de la physique, la température sera nettement plus élevée et les phénomènes climatiques plus extrêmes à l'avenir. Or, nous n'avons pas de baguette magique pour faire disparaître cet excédent de CO2 atmosphérique", a souligné Petteri Taalas. 

Une planète "nettement moins hospitalière". "Si l'on ne réduit pas rapidement les émissions de gaz à effet de serre, et notamment de CO2, nous allons au-devant d'une hausse dangereuse de la température d'ici la fin du siècle, bien au-delà de la cible fixée dans l'Accord de Paris sur le climat", a averti le secrétaire général de l'OMM, le Finlandais Petteri Taalas. "Les générations à venir hériteront d'une planète nettement moins hospitalière."