Ces aliments semblent sains mais…

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Une étude révèle que le muesli, en apparence très naturel, est souvent bourré de pesticides. Un produit potentiellement trompeur comme il en existe beaucoup d'autres. 

Un mélange de graines, de céréales et de fruits : le muesli semble offrir un cocktail parfaitement naturel, à déguster au petit déjeuner. Pourtant, la plupart des produits muesli s'avèrent surtout être des cocktails… de pesticides. L'association Générations futures, spécialisée dans la lutte contre les pesticides, a fait analyser en laboratoire 15 mueslis non bio. Résultat 100% des échantillons non bio analysés contiennent des résidus de pesticides. Au total, dans les 15 mueslis non bio, issus ou non de marques de distributeurs, 141 résidus de pesticides ont été détectés, dont 81 sont connus pour être des perturbateurs endocriniens. Leur présence moyenne, elle, est 354 fois plus élevée que la concentration maximale tolérée dans l'eau que nous consommons en bouteille.

>> Surprenant ? Pas vraiment. Au gré des études, la liste des aliments apparemment sains et naturels mais qui ne le sont pas tant que ça ne cesse de s'allonger. Europe 1 a dressé une liste de cinq aliments potentiellement "trompeurs".

1) La salade (non bio) : des pesticides à tous les étages

Selon l'Autorité européenne de sécurité des aliments, la France est le quatrième pays au monde qui consomme le plus de pesticides, derrière le Brésil les Etats-Unis et le Japon. Générations futures dénonce régulièrement leur présence dans des aliments souvent présentés comme étant "sains" par les marques. Le 22 septembre 2015, l'association publiait ainsi une étude menée sur 31 sortes de salade achetées en France. Résultat : cinq pesticides interdits en France ont été retrouvés dans 21 de ces légumes, dont du DDT (produit prohibé dans l’hexagone depuis 1971 !). En moyenne, les laitues testées contiennent "presque 4 résidus de pesticides chacune", s'alarmait Génération future.

De manière générale, l'association incite à privilégier le bio. Au total, au gré de ces études, l'association a déjà trouvé des pesticides dans les fruits et le pain, des métaux lourds, de la dioxine et du PCB - un isolant chimique - dans le lait, le beurre, le saumon, et du bisphénol A dans l'eau du thé chauffée dans la bouilloire en plastique. Au total, un consommateur ingèrerait en une seule journée 47 substances cancérigènes. Mais aussi 37 "perturbateurs endocriniens", ces molécules qui peuvent détraquer notre système hormonal.

2) Les produits sans gluten : attention à l'étiquette !

Un épi de blé barré dans un cercle : le logo désigne un produit garanti sans gluten. Pas moins de 600.000 personnes y sont intolérantes. Mais elles ne sont pas les seules à en manger : environ 5 millions de Français ont adopté un régime sans gluten, car ils se jugent "hypersensibles" à cette substance présente dans de nombreux produits à base de céréales. Mais que dire des produits de substitutions ? En janvier dernier, le magazine 60 millions de consommateurs révélait que de nombreux fabricants rajoutent des additifs alimentaires de type émulsifiants et épaississants pour compenser l'absence de gluten.

"Moins riches en protéines selon une étude australienne du George Institute for Global Hearth, les produits sans gluten sont aussi parfois plus sucrés, la farine de riz possédant un indice glycémique plus important que celui de blé", expliquait également le magazine Sciences et Avenir, en mai dernier. Conclusion : faîtes bien attention à l'étiquette !

3) Le soja : un produit encore largement méconnu

Le soja (lait, tofu ou steak), est reconnu comme une bonne source de protéines et de calcium. De nombreux steaks de soja contiennent également beaucoup de fibres. En outre, certains prêtent au soja des vertus permettant de réduire le risque de cancer du sein, voire du côlon. Mais il faut faire attention à qui l'on en sert ! L'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation) déconseille la consommation de laits infantiles et d'aliments à base de soja chez le nourrisson et l'enfant en bas âge. Elle conseille aussi aux femmes enceintes ou allaitantes de limiter leur consommation de soja, suspecté de limiter le développement du bébé.

En outre, les produits à base de soja – les steaks notamment - ne sont pas tous d'une même valeur diététique : beaucoup contiennent une surdose de matière grasse, voire de sel, et il faut donc bien analyser l'étiquette (lire notre article ici). En outre, les protéines de Soja sont classées parmi les 14 produits de consommations les plus allergènes. Si vous faîtes des réactions cutanées, rencontré des difficultés respiratoires ou cardiovasculaires après en avoir mangé, n'hésitez pas à aller voir votre médecin !

De manière générale, les autorités sanitaires françaises recommandent de modérer sa consommation d'isoflavones, les protéines présentes dans le soja, suspectés de diminuer la testostérone ou de fragiliser la tyroïde à très forte dose. Un milligramme d'isoflavones par kilo de poids corporel par jour est ainsi recommandé, soit l'équivalent de sept yaourts au soja par jour pour une personne de 60 kilos.

4) Les smoothies : des teneurs en sucre "inacceptables" 

Ils ont l'air frais, ils sont faits à base de fruits et pourtant, les smoothies que vous pouvez acheter déjà préparés ne sont pas si bons que ça pour votre santé. Selon les résultats de recherches publiés en mars dans le British Medical Journal, ces boissons contiennent en moyenne 7 grammes de sucre pour 100 ml. Pour les smoothies ce dosage peut passer du simple au double, avec dans certains cas l’équivalent de 8 cuillères à café de sucre pour 20 cl de boissons, soit le triple de la dose recommandée par les services de santé britannique. Des teneurs "inacceptables" soulignent les chercheurs qui, dans leurs conclusions, demandent aux fabricants de "cesser d’ajouter du sucre et des calories à leurs produits". Les industriels sont également obligés de les pasteuriser, d'y ajouter des conservateurs, voire des stabilisants qui, à trop forte dose, sont suspectés d'être toxiques ou allergènes.

5) Les galettes de riz : plus de glucose que dans... le sucre de table

Elles sont vendues dans tous les supermarchés biologiques et mises en avant par des marques qui se qualifient de "diététiques". Pourtant, elles disposent d'un index glycémique (taux de sucre qui ira dans le sang) très élevé, autour de 85, contre 70 pour un sucre de table par exemple. Ainsi, abuser de ces galettes risque de fragiliser le pancréas, qui régule le taux de glucose dans le sang en injectant de l'insuline. De manière générale, il vaut en effet mieux limiter la consommation de riz soufflé, qui favorise l'apparition du glucose. Plus caloriques que le pain, elles ont toutefois quelques avantages : elles contiennent très peu de sel sont très pauvres en graisse. Il faut donc les consommer avec modération, en évitant de manger du sucre à côté.