Cancer de la prostate : des bactéries en lien avec la maladie ont pour la première fois été découvertes

Prostate
Des bactéries présentes chez les hommes souffrant d’un cancer de la prostate ont découvertes par des chercheurs anglais. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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Yasmina Kattou , modifié à
Chaque année en France, en moyenne 50.000 hommes développent un cancer de la prostate. Selon une étude menée sur 600 hommes par des chercheurs anglais, publiée dans la revue European Urology Oncology, cinq espèces de bactéries sont liées à la progression rapide de la maladie. C'est la toute première étude qui révèle ce potentiel lien. Si ce dernier est confirmé par de prochaines études, des milliers de vie pourraient être sauvées.

Des bactéries présentes chez les hommes souffrant d’un cancer de la prostate ont découvertes par des chercheurs anglais. Une avancée majeure dans la recherche du cancer de la prostate. Selon l’étude des chercheurs britanniques, les hommes qui présentent ces bactéries ont 2,6 fois plus de risque de voir leur cancer, à un stade précoce, évoluer vers une maladie avancée. La sévérité d'une tumeur de la prostate serait donc corrélée à la présence de certaines bactéries.

C'est la toute première fois qu'un tel lien est établi. Une énorme avancée, se félicite Jean-Yves Blay, oncologue au centre Léon Bérard de Lyon : "La première est importante parce que c'est celle qui pointe du doigt, il se passe peut-être quelque chose de ce côté-là, allez vérifier tous. Évidemment, ça ouvre plein de perspectives".

Une découverte à confirmer

Les chercheurs ignorent pour l'instant si les bactéries provoquent le cancer de la prostate ou l'aggrave. Si le lien de cause à effet est établi, cela pourrait être révolutionnaire pour les traitements, explique l'oncologue : "Cela ouvre tout un champ de prévention, de dépistage, de diagnostic, de traitement qui n'est pas pour l'instant exploré du tout puisque c'est tout nouveau. Un traitement antibiotique pour éliminer les bactéries en cause, si effectivement il suffit de se débarrasser des bactéries, ça pourrait être intéressant !", se réjouit le médecin.

Si l'étude est confirmée par des travaux d’autres scientifiques, des tests pourront être développés pour cibler les hommes les plus à risque et éviter la mort de milliers d’hommes chaque année.