Scientifique 1:38
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Yasmina Kattou, édité par Yanis Darras
La chimiothérapie vivrait-elle sa révolution ? Au travers d'une nouvelle étude, des chercheurs français et américains ouvrent la voie à un nouveau traitement sous-cutanée. Ce dernier ne nécessite aucun passage à l'hôpital, permettant aux malades de rester chez eux. Une révolution pour les 347.000 Français actuellement sous chimiothérapie. 

C'est une révolution qui pourrait bien changer le quotidien des 347.000 Français atteint d'un cancer, et sous chimiothérapie. Jusqu'à présent, ce traitement lourd demandait un passage par l'hôpital. Mais des chercheurs américains et français, encadrés par le CNRS, ouvrent la voie à la chimiothérapie sous-cutanée. Objectif : injecter la chimiothérapie comme un diabétique s'injecterait de l'insuline sans avoir un petit boîtier implanté sous la peau, reliée en permanence à une veine. Pour y arriver, les scientifiques ont modifié un principe actif pour lui permettre de passer dans le sang sans stagner sous la peau.

"On a modifié en fait ce principe actif et on l'a accroché à une chaîne de polymère c'est-à-dire, à une macromolécule", explique Julien Nicolas, directeur de recherche au CNRS et responsable de l'étude. "Ce principe actif polymère va être soluble dans l'eau et il va migrer des tissus sous-cutané vers la circulation sanguine, comme pour une chimiothérapie classique injecté par voie intraveineuse. Mais nous, on sera passé par la voie sous-cutanée", ajoute-t-il. 

"Ça pourrait être un gros progrès"

Cette découverte pourrait révolutionner l'accès à la chimiothérapie, et améliorerait le confort des patients. "Le geste est simple à exécuter. Il n'y a pas besoin de personnel qualifié ni d'infrastructures spécialisées. Il n'y a pas besoin a priori d'hospitalisation. Donc laisser les patients chez eux et leur permettent de recevoir leur traitement à domicile par une simple injection sous-cutanée, ça pourrait être un gros progrès." 

Désormais, Julien Nicolas et d'autres chercheurs espèrent récolter deux millions et demi d'euros pour commencer les essais cliniques d'ici deux ans.