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Guillaume Perrodeau , modifié à
Dans "Sans rendez-vous", mardi, sur Europe 1, la médecin allergologue Carine Billard-Larue évoque les traitements contre les allergies alimentaires chez les enfants. Si le médicament miracle n'existe pas, il existe d'autres solutions.
INTERVIEW

Entre 3 et 6 % des enfants sont touchés par des allergies alimentaires. "Il y a énormément d'augmentations sur les dernières années, on parle même d'épidémie d'allergies", indique la médecin Carine Billard-Larue dans "Sans rendez-vous". Allergie au lait de vache, aux œufs, aux fruits à coques ou au poisson, la liste des risques est longue et les allergies peuvent se déclarer très tôt chez le nourrisson. Au micro d'Europe 1, la médecin évoque les traitements existants, même si elle précise immédiatement : "la baguette magique n'existe pas, il n'y a pas de traitement pour enlever définitivement l'allergie."

Injection d'adrénaline : "il ne faut pas en avoir peur"

Pour les enfants très sensibles, il est important que les parents aient sur eux de quoi répondre à une crise de leur tout-petit. "Quand un enfant fait une réaction et qu'il y a au moins deux organes touchés, on parle d'anaphylaxie", indique Carine Billard-Larue. Il n'existe alors qu'un seul traitement : une injection d'adrénaline, par voie intra-musculaire, "au niveau de la cuisse". "Il ne faut pas en avoir peur, ce n'est pas dangereux", fait savoir la médecin allergologue, "et cela peut sauver des vies".

L'immunothérapie orale

Les allergies alimentaires chez l'enfant peuvent parfois se révéler très contraignantes. "À la cantine, quand on sort au restaurant, pour faire les courses... ce n'est pas simple au quotidien effectivement", souligne Carine Billard-Larue. Outre l'éducation thérapeutique, qui consiste à apprendre aux enfants à savoir dire non aux aliments qu'ils ne connaissent pas, il existe aussi l'immunothérapie orale. "Ce n'est pas destiné à tous les enfants ou tous les types d'allergies et cela se fait uniquement dans les centres habitués à la pratiquer", insiste la médecin.

L'objectif de l'immunothérapie orale ? Distribuer l'allergène en toutes petites quantités, tous les jours, pour augmenter le seuil réactogène de l'enfant. "Au lieu de réagir à une poussière de cacahuète, il va pouvoir tolérer 3 à 4 cacahuètes et donc ne pas être en danger s'il croque accidentellement dans quelque chose qui en contient", décrit Carine Billard-Larue.