À Paris, des consultations de gynécologues facturées jusqu’à 150 euros

Sur l’ensemble de l’Hexagone, seuls 38% des gynécologues appliquent le "tarif Sécu".
Sur l’ensemble de l’Hexagone, seuls 38% des gynécologues appliquent le "tarif Sécu". © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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M.Be.
D’après les données récoltées par "Le Monde", les gynécologues parisiens font payer leur consultation standard jusqu’à cinq fois le prix fixé par la Sécurité sociale.

C'est la spécialité médicale championne du dépassement d’honoraires. Près de la moitié des 3.000 gynécologues exerçant dans les 100 plus grandes villes de l’Hexagone font payer au moins 60 euros la consultation standard, soit le double du tarif de la Sécurité sociale fixé à 30 euros, d’après les données récoltées depuis le site de l’Assurance maladie par Le Monde mercredi.

Jusqu’à 150 euros dans les quartiers huppés. Sur l’ensemble de l’Hexagone, seuls 38% des gynécologues appliquent le "tarif Sécu" à leurs consultations de suivi. À Paris, ce ratio tombe à 18%. Le tarif moyen appliqué par les gynécologues de la capitale est particulièrement élevé, à 70 euros. Et, poursuit Le Monde, près d’un quart des gynécologues parisiens font payer 90 euros la consultation; 5% demandent plus de 120 euros, et dans les quartiers huppés, il faut débourser jusqu’à 150 euros.

Variations d’une ville à l’autre en France. Sur l’ensemble de la France, d’une commune à l’autre, le tarif moyen varie fortement : la consultation est de 85 euros à Neuilly tandis qu’elle est de 35 euros à Grenoble. Dans les dix plus grandes villes, sauf Nantes et Toulouse, elle dépasse les 45 euros. Dans les hôpitaux publics, les consultations privées présentent des prix plus élevés encore : 56 euros en province, 87 euros à Paris.

D’après le classement de l’Observatoire des pratiques tarifaires publié par la Caisse nationale d’assurance-maladie, le taux de dépassement d’honoraires en gynécologie est de 98,2%. À Paris, ce taux monte à 156%. Une pratique tarifaire qui incite certaines femmes, notamment les plus précaires comme les étudiantes et les retraitées, à renoncer à leur suivi gynécologique.

Vers une pénurie de gynécologues ? Pour le Syndicat national des gynécologues et obstétriciens de France (Syngof), le premier problème de la profession ne se situe pas là, mais dans "la difficulté à trouver un gynécologue". Et c’est l’angle de la seconde enquête du Monde publiée mercredi : la pénurie de gynécologues dans l’Hexagone. En dix ans, leur nombre a chuté de 41%. Et il pourrait n’y avoir plus que 530 praticiens d’ici 2025…